A trainer chez Specific, je savais que tôt ou tard, je dégoterais du lourd. Et du Specific. Preuve en est, ce quatuor de Tokyoïtes nommé Necronomidol qui sous des airs d’anges à franges, bondieusent un métal pas piqué des vers. Elles font ça depuis un bail, leur première sortie remonte à 2014 et Vämjelsriter, la dernière en date, leur en vaudra de bien bonnes (je parle des dates). Le rendu est en plus généreux, il dégorge quinze titres où le métal est roi mais ne se fige pas. Tupilaq marie synthés, mélodies, symphonie. Le chant en Japonais dépayse, avantageusement. Lament Configuration le suit et, sans faire dans le féroce, joue un métal synthétique, FM dirait-on, des plus plaisant. En enfilant les titres persuasifs, incisifs quand ça lui prend, Necronomidol élabore un bel opus. NYX galope, couple grattes et claviers, chant pop et cadence alerte. Tentez d’écouter, pour le coup, sans succomber. Je vous souhaite…de vous y laisser prendre car le contenu, vraiment, vaut le « des tours ». Plusieurs donc, de tours. NYX nous emmène en faire un (de tour, si vous suivez). Il durcit le ton, ses guitares rugissent et ses synthés brodent, tandis que la voix reste féminine et avant toute chose lyrique.
Ca fonctionne, sans forcer. Avec R’lyeh, on s’inscrit à nouveau dans ce bel équilibre entre impact et politesse des vocaux. C’est l’une des forces du disque, qui parfois hausse le ton sans qu’on ait à s’en plaindre. Celephais prend le contrepied, posé, folk, presque darkfolk, pour laisser Phantasmagoria Cosmos filer davantage. Santa sangre laisse virevolter ses synthés, on est presque dans le FM, un peu dans les 80’s, à vrai dire on ne sait plus trop. Guitares fluides, solo catchy. Necropolis, d’abord doucereux, finit par castagner. Sans ménagement. Abhoth aussi, dans un métal rapide et riffeur. Ex-Oblivione est également appuyé, mélodieux vocalement. Sa basse ondule, à l’issue on est, fatalement, convaincu. J’aurais presque honte mais je l’avoue, j’aime ce disque. Il est bien ficelé, se poste à la croisée des airs avenants et de coups de semonce qu’il serait malvenu de rejeter. Salem, un peu black en son début, ensorcèle (facile…) et démontre une chose: Necronomidol est large, se dit métal mais ne peut s’y restreindre. Sarnath narre, ses guitares mordent, sa cadence se fait chaos.
A aucun moment, Vämjelsriter ne flanche vraiment. Je le délaisserai peut-être vite, pour l’heure j’en apprécie la portée. Sans trop compter. Sous ses abords soignés, il montre les crocs et se boursouffle. En fin d’album Warabeuta, alerte, permet aux dames de rester dans le ton, crédibles. Elles aussi, sous des airs croquignolets, se font tigresses. Ritual, dans un dernier élan massif, termine avec brio. Ca faisait un moment, ça explique peut-être mon engouement, que je n’avais pas entendu ce son. Il me semble pourtant que Necronomidol, qui a le mérite de s’inscrire dans une qualité durable étendue sur la bagatelle de 15 plages valables,, mérite un peu mieux qu’une écoute de circonstance qui ferait que, sevré de métal de ce genre, je me mettrais soudain m’en enticher outre-mesure.