Basé à Oakland, Adrenochrome joue un rock sous tension permanente, il se compose de membres d’Ötzi, Kurräka, False Figure, Cruz de Navajas ou encore Zotz. In memoriam est son premier long play, on peut y dégoter 10 titres que Siouxsie en personne ne renierait pas. The Knife attaque bille en tête, appuyé quoique mélodique dans le chant. Immortalized, grésillant, produit le même effet. Qualifié de dark-punk, le groupe sonne aussi, un peu, batcave. Il empile, en tout cas, les morceaux qui cognent et s’obscurent. Le chant crie, l’instrumentation fait dans l’agité. Lost City est ardent, ses guitares aiguisées et sans fioritures. Fools Paradise vire au cold, parait plus posé. Que nenni!, il finit par lui aussi défourailler. In Memoriam ne se relâche pas, punk en termes d’énergie. Le titre éponyme ralentit pourtant, sans écorner le tout. Loin de là même car celui-ci, s’il apparait immuable ou presque, déboite suffisamment pour qu’on le valide. On tempère peu, ou prou, un registre sanguin. The Pallbearer et son post-punk froid l’agrémente en renvoyant de l’allant.
A sa suite Vanishing Point, de sa batterie en rafales, assied l’impact de la cassette, bien belle, en édition limitée. Adrenochrone, lui, ne l’est aucunement et s’applique à le faire entendre. S’il ne varie pas il se dispense, en tout cas, de tout creux dans son effort. White night l’avantage donc, aussi offensif que le reste. The Fog offre un climat plus aéré, en restant sous tension. Enfin Celebration, saccadé, termine dans l’intensité une dizaine de chansons efficaces, exemptes de nouveauté mais profitables au créneau qui est le leur, troussées par une clique qui incontestablement s’y entend pour jouer fort et dans la vérité.