Parisien, Fleur du Mal marie shoegaze, pop française (trop?) délicate, pointes (post) métal ou encore post-rock et nous livre Spleen III, dernier volet si je ne m’abuse d’une trilogie Spleen initiée en septembre 2019. Sur sept morceaux, dont une reprise du merveilleux Le courage des oiseaux de Dominique A, il instaure un identité marquée qui parfois me laisse de marbre. C’est le cas sur l’introductif GRACE, bien trop doucereux et « sentimental » pour moi. Je passe mon tour et pourtant, j’ai tenté! Le titre s’intensifie, durcit le ton, voit ses guitares s’épaissir mais la recette, pour le coup, ne me convainc guère. KASIRANGA, dans une veine à la Deftones, me fait lui aussi tiquer, mais de manière moins marquée. Entre force et lyrisme, il singularise Fleur du Mal mais dans mon esprit persiste, tenace, cette sensation d’emphase par trop marquée. 180, pourtant et sur plus de huit minutes, décline un climat qui peut s’avérer prenant. Entre orage guitaristique, plombé, et incrustes subtiles, suivant un déroulé personnel. C’est la démarche, au final, qui distingue Fleur du Mal. Ce désir de s’inscrire, visiblement, en dehors des cadres qui restreignent. Pour le coup, c’est plutôt réussi. Le rendu, s’il ne m’accroche qu’à l’occasion, a en effet le mérite de se démarquer.
BERGSON et sa force de frappe, dont l’une des sentences est punaisée dans mon bureau d’éduc (je parle là du philosophe, Henri Bergson), me retient plus durablement. C’est dans l’option pénétrante, moins polie, que j’adhère sans trop de réserves. Il y a de plus, dans ce morceau, des gimmicks qui font mouche. CHEMTRAILS étend le format, shoegaze et rêveur, sonique aussi, sans me déplaire. Sans, non plus, me rallier à sa cause. Je demeure perplexe, sans nier le fait que le quatuor pose ici une identité audible. Survient un passage enragé, que mes oreilles valident. De temps à autre, j’acquiesce. LE COURAGE DES OISEAUX, dans sa draperie post-métal, passe l’épreuve. Je l’aime de toute façon, rien que pour son texte et Fleur du Mal, en l’occurrence, fait preuve de goût dans son choix de reprise. Le second volet se Deftones à nouveau, j’en retiens l’ambiance. Enfin SILENCE, clippé plus haut, ajoute à ma tiédeur sans toutefois démériter. Pour une fois et le fait est rare, je ne plébiscite pas une sortie estampillée Araki, mitigé après des écoutes malgré tout attentives et répétées, là où d’autres trouveront eux de quoi se satisfaire.