Rock noise marin, zouk bruyant, tapage insulaire frappé sont les principaux de Shark Mayol, soit trois tourangeaux pas très rangés mais in love des dauphins, definitely. Qui, le long de six titres « sous non-contrôle » où surgissent des voix façon émission sur l’animal maritime, enfantent un sacré bazar. Allez, c’est Ray manta qui de suite prend la fuite, rythmé, sablé de sons exubérants. Surfy, dynamique, il créerait presque une nouvelle vague. Musicale bien sûr, qui a de plus fière allure. On ralentit le tempo, se pointe un encart instructif sur le bétail mis ici en avant. Le bordel se syncope, dans la fougue, pour ensuite ouvrir la cale à…Dauphin blanc, évidemment, dans un tumulte noise que la batterie fait dériver. Ca déchire, ça lacère, mais c’est aussi très subtil. Question pour un champion, de ses enivrantes volutes de guitare, captive tout autant. Shark Mayol, c’est pas des gogols. Ils innovent, font danser voire pogoter quand le registre se fait tonnerre. De Tours, pas de Brest. Question pour un champion, à son tour, nous en apprend sur ce dauphin qui indirectement, contribue fortement à l’excellence de l’ep. Happy hippie (sont toujours heureux t’façon, ceux-là…), d’abord plus délié, s’emballe en son mitan. Psyché-sonique, il vrille et éthère l’auditoire.
Kraut coco, plus loin, exotise le tout. Puis, il s’excite et louvoie merveilleusement. Il se pare d’attaques rudes, d’un dialogue où les idées s’opposent. Ses sonorités se fissurent, on est là dans une cavalcade des plus nourries. La découverte est bonne, Shark Mayol crèche de plus chez Atypeek puisqu’il l’est. C’est Manioc bourguignon, dernière salve groovy/jubilatoire à l’histoire tragique, qui met fin dans le changement de climat, dans l’énergie débridée qui parfois se nuance, dans le son tenu en laisse extensible, à une série singulière et novatrice, qu’il est bon d’auditionner à volume déraisonnable.