Nastyjoe vient de Bordeaux, il joue un post-punk shoegaze qui se plie volontiers à la diversité. Son second EP, Deep side of happiness, illustre mon constat en démarrant de manière bondissante, au gré d’un Resign Idlesien du plus bel effet. Un morceau ravageur, aux guitares de feu, qui assaille avant de breaker. Avec, en sus, de belles notes qui ensuite prennent la tangente. L’Aquitain va bon train, il lance la danse à l’aide d’une compo plein pot. L’éponyme Deep side of happiness, dans l’élan, faisant valoir un shoegaze de choix. Sonique, mais aussi mélodique. Fin, mais percutant. Ride, et MBV. Nastyjoe donc, porteur de giclées qui fondent sous le palais. Un quatuor signé chez ATRDR, où l’excellence du catalogue n’a que peu d’analogues. Nastyjoe narre le désarroi, qu’il balaie en jouant fort, le zébrant de titres valeureux. C’est pour cette raison que A tooth for an eye, d’une pop turbulente et orageuse, parachève un trio d’ouverture sans aucune rature. Je disais pop, c’est plutôt noisy et sans appel.
Discorde part I, en accalmie pianotée, fait dans la beauté, posée. Alors que son pendant, Discorde part II, s’enrage bien plus tout en gardant ses airs bellots. Rien à jeter, tout à garder. Nastyjoe valide ses qualités, sur six titres inattaquables. Friend, entre chant avenant et vagues sonores brulantes, ensuite avantageusement ondulantes, s’en venant finir le taf avec la même tenue que tout ce qui a pu le précéder. Je prends et je défends, dans l’attente de la suite, en fervent partisan de la scène de France.
Photos Hélène Da Costa.