Le Serpent de l’ex-Lescop (et Asyl) Mathieu Peudupin a déjà convaincu en live, à l’ASCA de Beauvais, récemment. Son premier EP, Time for a rethink, le voyait d’ailleurs débuter sans planter. Avec Dysfunktion, la clique réinstaure son groove à la Talking Heads, funky et dansant, sur six titres groovy. Don’t waste my time, avec ses gimmicks façon !!!, engendre les premiers trémoussements. Il pulse, fait le fou, engage une première salve assez irrésistible. Le titre éponyme, ensuite, plus saccadé et tout aussi ondulant, s’en vient confirmer la bonne tenue de l’ep. Post-punk tout en funk, truffé de notes qui serpentent (easy…), Serpent se fraie un chemin vers le statut de référence de par chez nous. On l’attend sur un album, pour l’heure ses sorties valident l’intérêt qu’il suscite au sein de l’hexagone. Et pas seulement.
Lonely freak, refrain obsédant à la ceinture, reste lui aussi en tête. Serpent est actuellement en tournée, engagez-vous à ne pas le rater. J’escompte le revoir, au Murmure du Son, en juillet. Ses nappes barrées, son dynamisme et son « entraînance » funky, décisives, y claqueront un bazar jouissif. Ici des cuivres en rut, d’un bel apport, parsèment l’ep. Zombies (That’s what we look like), délié, s’adjoint à la cohorte des réussites. Attendu, Serpent répond présent. Ice age, incontrôlable, est plus que valable. Il ressert, bienvenue, une énergie que la basse, rondelette, amène au sommet. Un break survient, psyché, qui s’étend jusqu’au terme du morceau. Puis Cold sweat, guitares B 52’s (si si) à l’appui, tout aussi agité, clôt la marche d’un Serpent qui avec mérite crache son venin, entérinant sur fond de batterie tribale la grande valeur de son Dysfunktion.
Photo David Maurel.