Auteur en 2015 d’un premier opus prometteur, suivi d’un set de haute tenue à la GAM de Creil, à la Lune des Pirates également, mais aussi d’un album qui confirmait ses aptitudes, Metro Verlaine nous revient avec un deuxième LP plus direct, d’un post-punk à l’entrain qui fait mouche et percute. Il narre la jeunesse perdue, pour débuter, sur ce Teenage Dreams qui défrise et pue la classe. On retrouve, intactes, la voix de Raphaëlle Verlaine et les guitares chauffées à blanc de son acolyte Axel Verlaine. Ca dépote d’emblée, sur un son rêche et des paroles qui resteront en tête. We were too young, clame la chanteuse. N’empêche qu’ici, Metro Verlaine affiche une énergie ébouriffante. Il le faut bien, Life is a riot et on demeure, en l’occurrence, perché sur le mode vitesse et élégance. Ces refrains, on les reprendra à tue-tête. C’est déjà mon cas. Fight, fight, fight for yourself, intime Raphaëlle avant un Funeral party éponyme à la pop d’éclat.
Fin mais acéré, Metro Verlaine empreinte une trame, et des trames, favorables. Au quatrième rang Rollercoaster, de guitares magiques en fond vicié, de chant mutin en rythme appuyé, force lui aussi l’admiration. Il coupe, puis livre des sonorités bourrues. En deux parties, il prolonge la party et en affirme la teneur. You tear me up use du même entrain, des mêmes velléités mélodiques poppy passées au filtre post-punk maison, au point de parfaire une première moitié à écouter à volume bien loud. Frustration amorçant le second volet, ensuite, en faisant parler la poudre. Et le soufre. Pour éviter qu’on souffre. Funeral party scande la vie, l’optimise aussi. Je le veux, comme j’ai voulu ce Cut up que me dédicaça Raphaëlle à Creil, au stand de merch. Frustration, tout feu tout flamme, attise celle-ci. Il laisse place à New York City, excité itou, chanté dans notre langue, ce qui permet d’en souligner le verbe. Metro Verlaine, sur son Funeral party, aligne les pépites. Il marie son, urgent, et lettre, distinguée.
Photo Lucie Marmiesse.
The fall, furibard, galope jusqu’à complètement consacrer la galette. On en bouffera tout, hors de question qu’on laisse notre part. Funeral party est ombrage, vigueur, brio. Laisse tomber la nuit, basse et synthés en bandoulière, allie le dansant et l’aérien soutenu. Cold, vrillé, envoûtant. Le terme se présente alors, tout est passé très vite comme quand happé, on se régale de compositions enflammées, de haute volée. Never say goodbye, sur plus de 5 minutes à la cadence syncopée, dreamy mais griffues, se charge de border un effort au delà du convaincant. Soudain il accélère, concluant dans le pénétrant un Funeral party qui fait qu’à son issue, tu te sens plus vivant. Superbe, sauvage et classieux.