Créé en 2019, par des membres de la scène rock toulousaine (Commando Percus, Ulster Page), Oslo Tropique a débuté par un EP éponyme, en mai 2021. Aujourd’hui vient l’album, sans trop de surprises, rock et souvent rugueux, servi par des textes qui abordent des thèmes tels que la (sur)consommation, la dépendance technologique ou encore, notre course effrénée à la poursuite d’objectifs toujours plus hauts. Nuits verticales aborde le bazar en riffant, puissant, sur chant mélodieux. Le rendu s’écoute sans peine mais me renvoie, amer, ce goût de déjà fait. Eiffel, ou encore Deportivo, me viennent alors en tête. Les références sont de choix, c’est un fait, mais la nouveauté n’est guère de mise. Oslo Tropique est toutefois efficace, Non-stop l’amène à nouveau en terres rock appuyées pratiquées depuis belle lurette par d’autres. Airs pop entrainants, force rock cohabitent sans heurts si ce n’est ceux d’Oslo Tropique lui-même, qui avec Aucun terminus insiste sur cette veine plutôt tranchante, vive, que je qualifierai de pop-rock. C’est par son allant, son nerf rock, que le quatuor s’en sort. C’est ce qui lui permet, prévisible, de tout de même s’imposer. Barbara, délié dans le chant, soniquement plus écorché, lui permet de maintenir le cap. Chez moi, il ne fera pas forcément long feu. Je lui préfèrerai, plus décalée, la frange underground.
Chez le dopé au rock Français, il trouvera en revanche une juste place. Les camions bennes, retenu, un peu bluesy, baisse la garde. Dans son genre, il se distingue. Les chaînes info, à sa suite, bien plus mordant, me ramène à l’écoute. J’aimerais, pour complètement me rallier à la cause des sudistes, qu’ils ne me jouent que des efforts puissants, nerveux, débordants de bruitisme. Je suis exigeant, je fuis le convenu bien qu’ici, rien ne soit réellement à exclure. La jungle (on est loin de La Jungle, duo belge stratosphérique, en termes de singularité), lui aussi acéré, m’incite à rester casqué. L’Amour et ses fantômes, en refusant de retomber, sert un rock à teintes pop qui s’avère honnête. Persiste, tenace, ce sentiment d’entendu mille fois déjà. Mais Oslo Tropique, je le confirme, honore sa mouvance. Par dessus-bord, dans la foulée, mord avec conviction et dans sa fougue, place des mélopées qui se prennent. Ecouté fort, Oslo Tropique prend de l’envergure. Un pavé dans l’écran, dans un vent de révolte rock bien balancé, m’obligerait presque à represser le bouton play. Je n’en ferai rien mais au final le groupe, majoritairement fougueux, présente une carte de visite de nature à lui ouvrir des portes.
Photo Carlos Olmo.