The Garbage & the Flowers vient de Nouvelle Zélande, s’est déjà illustré en… 1997 avec son bijou dreampop devenu culte, nommé « Eyes Rind As If Beggars« . Je ne connais pourtant rien de lui, le découvrant avec ce Cinnamon Sea où se font entendre 5 chansons trainardes, très Velvet, dreamy aussi, d’un éclat qui ne se conteste pas. Eye Know Who You Are, en ouverture, donne un fidèle aperçu de l’approche maison; rythme flemmard, chant « tout pareil », guitares joliment griffues. L’effet est immédiat et suite à cela, il perdurera. Désormais niché en Australie, le groupe scintille, sans empressement, en ajoutant à son panel un Cinnamon Sea éponyme taillé dans une matière dégraissée, au refrain qu’on reprendra car simple et entêtant. Enregistré dans un tribunal abandonné de Freyerstown, village fantôme des Goldfields de la région Victoria (sud-est de l’Australie), l’opus séduit par sa peau lo-fi, sa vérité, son dénuement étincelant. Il voit le jour chez Fire Records, ce qui achève de le créditer. En ce sens Red Star, de sa folk « dirty », nous amène au mitan de l’ouvrage en haussant la cadence, vrombissant et lui aussi authentique. Une perle aux chants mêlés, régalade absolue.
Dans ses traces On The Radio, en renouant avec une trame plus bridée, renvoie une patine psych-pop au ralenti, « maison » je dirai, du genre à complètement asseoir l’effort. Lequel, court, se déguste évidemment d’une traite. Il bruisse dans l’élégance, on trouve chez The Garbage & the Flowers une flamboyance écorchée, salie avec soin, qui lui sied à merveille. Jacob B, dans un minimalisme à l’acoustique « coin du feu » qu’orne une voix de crooner grave, se charge de terminer le tout avec, intacte, une pureté et une sincérité que beaucoup pourront envier au sextette. Retour gagnant, bref mais hautement concluant, pour une formation qui si elle oeuvre dans la discrétion, vient de nous faire le coup du disque parfait, à l’influence audible mais digérée, sans tromperie aucune sur la nature du rendu.
Photo Sara Shera.