Loop m’a émerveillé, à la fin des 80’s, avec ses deux perles intitulées, respectivement, Fade out et A gilded eternity. Mis en sommeil, il réapparait en 2013 et nous gratifie cette année de sa première sortie depuis A gilded eterity, soit ce Sonancy aussi bien troussé que ses références de début. En dix titres qui shoegazent, dans le sillage de l’emporté Interference, riffeur et fonceur, il ressert l’étreinte et n’ayez crainte, le trio se fend là d’un sans faute digne de son rang. Eolian le consolide, shoegaze/psyché, sur des tons qui ne sont pas sans m’évoquer Wire. On reconnait, d’emblée, la touche Loop. Avec bonheur, et jubilation, dans un sonisme de bon aloi qui, à l’écoute, sonne comme à la première heure. Supra, lent et opaque, faisant d’ailleurs dans le saturé à teinture psyché, zébré par des guitares-incendie. Loop bruisse avec classe, on se réjouit de le retrouver en aussi bonne forme. Penumbra I, court et sombre, sert de transition jusqu’à Isochrone qui lui, avance sans hâte, lancinant, écrasant, spatial dans son bruitisme, pour consacrer une première moitié de haut vol, qui vers les cimes s’envole.
Plus loin Halo, en syncopes vives, laisse lui aussi ses guitares guerroyer. Se suivent, sur ce Sonancy aux relents d’APTBS parfois, les titres marquants et sans détours. Loop signe un retour de tout premier ordre, produit un boucan jouissif, balance un Fermion ravageur. Les guitares, une fois de plus, y servent de larges geysers. La rythmique court, sans qu’on puisse la rattraper. La voix, comme à l’habitude, semble émerger avec peine d’un mur du son maison, sauvage et cadencé, la plupart du temps, d’un niveau Loopien. Donc supérieur, comme peut l’être Penumbra II et ses souillures célestes aux vertus psychotropes audibles. Sous éther, sous terre aussi, il pénètre les esprits. Axion le suit, appuyé, remonte dans le riff, franc dans le jeu. C’est Loop, ça rigole très peu, ça aligne les compositions prenantes, ça attaque avec ardeur et au final, Sonancy se hisse à la hauteur de n’importe quelle référence de son genre. Aurora, en saccades dark et hypnotiques, passées à l’acide, y mettant fin sur une touche qui ne fait qu’en renforcer l’impact et l’excellence récurrente.