Venu de Malmö, en Suède donc, Hater s’est fendu d’un généreux Siesta, en septembre 2018, dont j’avoue ne rien connaitre. Je découvre donc le quatuor avec ce Sincere et pour être tout à fait…sincère son contenu, entre pop mélodique qui griffe modérément (quoique…) et élans plus soniques, me convient bien. Something m’incite, sans plus attendre, à dodeliner du chef. Il est pop, rock, bourru, alors que le chant de Caroline Landahl lui file des airs féminins sucrés comme on les aime. Ses guitares, entre l’ardent et le plus « prudent », font elles aussi le job. I’m Yours Baby démarre moins hardiment mais livre une pop déliée aux contours cold, dont les six cordes assurent à nouveau la partition sans faillir, y allant même de quelques encarts neveux. Je pense, par instants, à Cocteau Twins. Ca donne du crédit à Hater, dont le disque sort par ailleurs chez Fire Records. Bad Luck conserve les ritournelles pop, la voix de dame un brin charmeuse, et leur greffe quelques zébrures. Hater a de l’allure, on ne lui trouve aucune rature. Sa copie est bonne, sans erreur rédhibitoire. Proven wrong la pare d’une touche à l’identique, c’est à dire apparemment mélodieuse mais qui aime à s’enflammer.
Au mitan de la pop, du rock et de la dream-pop proche du shoegaze, Sincere fait parler son intitulé. Brave blood n’est pas très éloigné d’un My Bloody Valentine, il bruisse avec brio et hausse encore un niveau pourtant élevé. Il m’évoque les 90’s, j’y trouve donc largement mon compte. Guitares franches, chant plongé dans une rêverie délectable. Le label londonien peut se frotter les mains, Hater égale ici l’excellence d’un 50 Foot Wave. Far From A Mind file, rutilant, vivifiant, valider les bons ressentis de départ. Il se hérisse, durcit le ton, et fait bravement front. Hater signe un sans faute, le shoegaze dreamy/poppy de Summer Turns To Heartburn en amorce d’ailleurs le terme avec autant de prestance que le reste. Il devient sonique, noisy, jusqu’à complètement et définitivement convaincre. Puis Renew, Reject, de sa pop alerte bien sertie, l’imite en termes de qualité. Il attaque ensuite avec franchise, dans ce créneau batailleur qui sied au groupe.
Hater, c’est désormais une évidence, rafle pour le coup la mise. Hopes high, neuvième et dernière création de son Sincere de valeur, maintient d’ailleurs une approche vrombissante, là où d’autres bouclent l’affaire en retombant. Shoegaze, noisy-pop, à nouveau séduisant dans le chant, il s’en vient porter un final à l’impact considérable et par conséquent, un album enthousiasmant de bout en bout. Lequel ira bientôt se loger auprès de clan de Kristin Hersh cité plus haut, ou encore du très réussi The Garbage & the Flowers, sur l’étagère incluant les récentes sorties du catalogue Fire Records.