Dewaere, il lui arrive de faire les choses sur un coup d’tête (premier trait d’humour). Il vient de Saint Brieuc, compte dans ses rangs l’inénarrable Maxwell Farrington et s’est déjà offert un somptueusement sauvage Slot Logic, fin 2018. Avec What is pop music anyway?, il commet un second forfait tout aussi jouissif qui défonce, déboite et déflagre en se parant, chose notable, d’une « vivifiance » mélodique lui permettant de hisser son « level » plus high encore (Man Foo Tits, si tu me lis…). My Shangri-Laaa libère une batterie wild, des guitares hurlantes et me fait penser, dans son fracas, aux Von Pariahs les plus fougueux qui soient. Bordel, on est bien partis! Clink and cluster, seconde session d’arbalète au tir tendu que le chant s’en vient « racer », se fait lui aussi geyser. Dewaere est remonté, pour prendre le contrepied de sa fougue il livre ensuite un Voilà now you’re old plus poppy, plus fin mais tout de même rythmé. Puis The pretty one, grosse soufflante aux airs d’orage briochin. Damned! Ca rigole pas par ici.
Dewaere, entre cachet vocal et fore de frappe instrumentale, s’en sort avec les honneurs. Il fait du bruit, pas très poli. Maxwell s’arrache les cordes vocales, quand ça lui prend. Le rendu en tire profit. Make it in the morning (shake it in the night!), à la cadence inarrêtable, brule de mille notes. Il est frappé, débridé, de haute volée. Il nous met une volée. Il n’est pourtant pas l’heure de fermer les volets, on a par exemple ce Satellite plus….euh…dansant?, sur rythme presque baggy, à se mettre sous la dent. Quoiqu’il fasse, Dewaere dame le pion à tout opposant potentiel. Bricks voit son chant choper la fièvre, c’est un boulard une fois de plus incoercible. Taiwan, Ireland and Japan est plus offensif encore, What is pop music anyway? empile de toute façon les pavés saignants et décisifs. Replay, malgré tout,…attrape la rage après un début qui aurait pu laisser augurer d’une trouée assagie. On n’en a donc pas fini, en l’occurrence, avec l’énergie du quatuor qui outre Mister Farrington, inclut Julien Henry à la guitare, Marc Aumont à la basse et Franck Richard à la batterie.
Photos Roland Tisserand.
Je les cite, ils le méritent. Burning desire les voit, encore et encore, tracer avec force sons crissants. What is pop music anyway? sort chez A Tant Rêver Du Roi Records et ça non plus, ça n’est en aucun cas usurpé. Le label palois fait foi, à l’instar de ce disque qui de A à Z, explose à nos faces et laisse de profondes traces. Everybody wants one now, s’il termine, n’est absolument pas plus posé. On note, en plus de ce festival total, un son aux p’tits oignons. Furieux, mais audible. Pour ma part je suradore, c’est d’la furia par trâlées nourries. C’est excitant, rock comme c’est pas permis et concluant à chaque seconde. Le terme s’étend, quasiment psyché, comme s’il avait pour but d’adoucir le tout. Trop tard quoique bien vu, Dewaere venant de larguer une roquette enflammée issue de sa plus belle cuvée.