Auteures, au début des 80’s, d’une poignée de titres entre yéyé, rock qui twiste et ritournelles faussement/vraiment/volontairement naïves, assorties de rimes savoureuses, Les Calamités se sont fendues, à l’époque, d’un album nommé A bride abattue, sorti chez New Rose, qui fut le point culminant de leur brève discographie. Born Bad a le bon goût, aujourd’hui, de raviver l’intégrale d’un quatuor qui sympathisa avec les Dogs et s’attira les faveurs d’une large frange de la scène rock hexagonale, pourtant reconnue comme bien exigeante. A l’écoute d’ Encore! 1983-1987, on le comprend sans délai. D’une fraicheur qui aujourd’hui encore, en ravira plus d’un(e), Les Calamités troussent des petits hymnes surfy, 60’s, garage, vifs et nerveux, racés aussi, qu’on ne peut laisser de côté. Je suis une calamité, prétendent-elles en amorce. Pas tout à fait, avant ça il y a ces textes craquants et cette énergie mutine qui plaident très largement en faveur des quatre acolytes. L’urgent Toutes les nuits, qui fit craquer Daho, place la barre haut, sue un rock qui gicle. The kids are allright, en reprise qui défrise, de Who vous savez, confirme ensuite et tout à la fois la vigueur et la portée mélodique du recueil. Ca durera donc quinze titres, on n’en décrochera que pour satisfaire les besoins les plus naturels qui puissent être. Le supermarché nous retient de toute façon, fileur et riffeur, de même que Behind your sunglasses qui dans une attaque plus folk fait mouche sans coup férir.
On craque. Devant les choeurs, devant ces chants de filles, devant l’harmonica et son nappage simple Aussi bien entourées que performantes dans leur créations, Les Calamités balourdent également un Pas la peine qui en vaut la peine. Y surgissent, comme souvent, des pans de relations chaotiquement amoureuse. Qui prend fin, d’ailleurs, avec Le garçon de New-York. On s’en remettra, le You can’t sit down des Dovells déboite assez pour permettre l’oubli. Malhabile aussi, en ode à la conduite plus ou moins « maîtrisée ». Les morceaux vivifiants se succèdent; With a boy like you, de Debbie Sims, convoque ces mélopées 60’s un brin surf qui charment grave. Nicolas, punky dans l’énergie, repart dans le débridé. Teach me how to shimmy remet l’Anglais au coeur du twist, avec réussite. Ses choeurs fondent, ses guitares s’illustrent. Boy from New-York City dégage, à son tour, ce gringue rétro de nature à nous faire plier. C’est embêtant, lance le tire suivant. Je ne vois pas en quoi. Sa basse charpente, son rythme trace. Rock et blues, élans rockab’ font bon ménage. Vélomoteur déboule, en finesse alerte, au gré de mélodies qui à nouveau sèment du bonheur. C’est un tube, et puis c’est tout. Même pour les deux motards, lancés à toute berzingue, qui tentent de rattraper le couple en cavale.
J’en ferais bien mon quatre-heure, folky et dénudé, donne des envies de gâteau. Ecoutez-le, vous saisirez sans peine. On crie Encore!, sachant que seuls deux titres restent à auditionner. C’est d’abord Down at Lulu’s, des Dogs mentionnés plus haut, qui le premier lance un rock bas du front. Doté de « pa-pa-pa-pa-paa » à la vanille, que percent des riffs francs, il ne rate pas la cible. Trop bon. Après ça Down in the Boondocks (The Barracudas), dans une veine rock, encore, qui flirte de loin avec la new-wave mais aussi avec le « n’roll », parachève une série de tout premier ordre. Ses voix se complètent, son refrain rentre de force dans toute caboche à l’écoute du bazar. Born Bad a du flair, c’est légion dans la structure de Romainville. Après ça j’irai illico, n’en déplaise au détracteurs dudit groupe, m’enfiler les inédits de La Femme également sortis pour le Disquaire Day avant de filer à la Malle à Disques, dans ma ville amienoise, profiter des lives locaux organisés pour l’occasion. Encore!