Et voilà tralala, Sugar & Tiger revient avec Cristal Temporel. Treize titres volontairement perdus entre garage, yéyé aux mélodies d’antan, soignées/sucrées, et punk-rock rappelant l’indé « from France » des 80’s/90’s (Mentaliste à la DDE, gorgé de « Ouh-ouh-ouh » délectables). Trop bon! Didier Wampas et sa compagne, à deux, font un peu les cons mais tiennent le rendu, constamment de choix. Rocking on the Sea, première perlette pop 60’s qu’introduit Florence vite rejointe par son conjoint, incite déjà à chantonner. Il se pare de grattes qui grattent, se salit un peu, n’en est du coup que plus marquant encore. La course vers le soleil, de ses « wo-hoo » imparables sur dynamique punk catapultée par la batterie, explore un autre terrain. Il est basique, efficace comme c’est pas permis. Mazette, z’ont bien fait de s’allier ces deux-là! RDV au Murmure cet été les aminches, ça va rocker sévère! En attendant, Parasite rend « hommage » à ceux qui misent sur la fausseté. Son refrain, je le chante dans mon couloir. Pas trop fort non plus, histoire de modérer le ridicule.
Je pousse la porte (de l’immeuble, après la traversée du couloir); se présente alors Chagrin en Spirale et sa sensibilité poppy speedée, son alliance vocale entièrement complémentaire. Sugar & Tiger empile les gâteries chantées, les ritournelles colle-aux-dents. Insomnie suinte un rock vitaminé, de teneur minimale évidement. Y’a du Ramones dans ce Cristal Temporel, sans rajouts ni manières. Direct, immédiatement accrocheur. Didier se met à délirer, vocalement, comme il aime à le faire depuis l’ère Wampas. La guitare reste belle, dans le même temps elle vrombit à l’envi. Retour au Paradis couple, à son tour, « Oh-ho » et trame punky aux reflets 60’s, jouée sans détour. Vous jouez à quelle heure les gars, au Murmure? Calme-toi Will, on n’est qu’en avril…écoute plutôt le petit solo séduisant qui ponctue le morceau!
Photos Aurelia Blanc.
Je ne me découvre donc pas d’un fil, Brise-Lames succède au Mentaliste à la DDE cité plus haut. Avec ses « Wou-hoouu », un brin amoureux voire beaucoup, il sert une pop de charme. Enfin, de charme mais enrobée d’accords qui sentent le cambouis. « T’as pris mon coeur, et mon âme, cette nuit sur le brise-lames… », c’est tellement naïf que c’est encore meilleur. Perdu la Tête enchaine, cavalcadant. Il file, emmené par ses mélopées à l’arrache. Mais de vanille. Donc savoureuses. Pour Toi Seule a le mérite…de rester fidèle, rigoureusement, à la recette maison, familiale. Bon, t’façon ça y est, y z’ont gagné. On kiffe. On est plutôt nombreux, en plus, entre Amiens du 80 et Eu, dans l’76. Didier chante en Allemand, ça y est y’s’la pète en mode polyglotte! Intenable, il réussit tout et un peu partout.
Sur la fin Mon Chevalier du Zodiaque, doucereux, fait briller le climat. Bien beau. Biker Vegan vire davantage, lui, vers un 100 mètres punk-rock qui bien que dru, n’omet pas la soie vocale. Cristal Temporel ne connait pas le creux, relevé de bout en bout. Ah bah voilà, Didier braille le refrain. Pouvait pas s’empêcher. Les guitares nous réoffrent une escapade joliette, histoire de raviver la giclée de plaisir. C’est Pas Fini, au moment où tout se termine, pose enfin une trame folk à nu, qui après ses premiers instants se lézarde un peu. « C’est pas fini, y’a toujours un chemin, qu’on n’a pas pris…ou alors à l’envers… »; p’tain c’est vrai, en même temps le Français aime tellement se faire b+++++ ! Passons. Sugar & Tiger nous refile un antidote, enthousiasmant, qui relifte le sourire et sème de la joie sur son passage tout en nous claquant, dans les fouilles, une grosse dizaine de compos à la lui-même.