Doté d’un parcours conséquent, le Francilien Marc Loy a tâté du genre. Ca se ressent, d’ailleurs, sur ce nouvel opus qui répond au nom de Nu(e). Il y chante 11 morceaux en Français, débute par une pop mélodique mais rythmée avec J’ai passé l’âge de vieillir. Putain de blues suit, bluesy évidemment, fort, aussi, d’un climat jazzy délié. Trop parfois, malgré ne musicalité qui honore le gonze. Histoire de soi, histoire des autres nourrissent cette galette pensée préférentiellement de nuit, que l’éponyme -ou pas loin- Nu(e)s gratifie d’une ambiance aérienne et intimiste, joliment cuivrée. Entouré de ses musiciens, ses amis insiste t-il, Loy parcourt un spectre large, sans se découdre. Le premier volet du disque est plutôt feutré, j’aimerais l’entendre s’endiabler. De l’air se met à funker, porté par les cuivres, encore. Il est bon, alerte. On prend. A bien l’écouter Nu(e), en dépit d’abords semble t-il prudents, s’avère être un album complet, abouti. Dieu merci lui confère une note speed à la cadence quasi rockab’ sur étayage de Wurlitzer virevoltant. Ca prend, après le « on prend » cité plus haut. Ouais ouais ouais…(voix grave). Ou Well well well, peut-être? Mes oreilles me trahissent..
Suit Le gardien du bar, lui aussi soutenu, nappé à l’harmonica. Celui de Vincent Bucher. Un « friend », évidemment. Avec Il faudra faire vite, qui va…vite, c’est à une chanson toute en énergie qu’il nous est donné de nous frotter. Nu(e) monte en intensité, ça lui donne droit de cité. C’est dans ses attitudes débridées, clairement, que je le préfère. Il m’a d’abord laissé de marbre, ou presque. J’ai insisté, flairant un estimable pluralisme des genres. Promesses retombe, privilégiant le mot. D’étoffe nacrée, il s’anime gentiment. Il passe, en ce qui me concerne, car combiné à d’autres efforts plus enlevés. Que sont devenus nos rêves? adopte un ton similaire, j’adhère moins mais rappelons-le, je suis un indécrottable du son qui pulse et s’écorche. S’élèvent de belles notes, dans une atmosphère posée. Trousse la vie, après ça, crache un rock percutant aux dérapages de choix. Il fonce, défonce, fait dans l’urgent.
Je suis alors exaucé. En fin de chemin Quand soudain, sous la minute, fait retomber le soufflé. Trop court pour être pris en compte, il narre toutefois, brièvement donc, de l’intrigant. Marc Loy fait bien le job, parfois nacré et là, je m’ennuie un peu, parfois plus acéré et là, j’approuve. Reste quoiqu’il en soit, au delà des avis et parti-pris, une capacité à bien jouer, à bien orner ses compositions, dans un collectif de copains acquis à la même cause, qui honore l’artiste. Et audible, le choix d’une diversité qui ne porte pas atteinte au résultat final.