Havrais, Dead Myth brasse psyché, post-punk et bondieuseries noisy échevelées (Swing into the light). Il ne dédaigne pas la mélodie, s’en sert pour brosser ses contours. Shores est son premier album, après l’ep #1 qui date lui de mai 2020. Living hell trace dans une zébrure cold, pour ouvrir le bal sans trop de manières. Beaux motifs, vivacité dans le jeu, ouverture accomplie. C’est de bon augure, les guitares défouraillent comme on aime, batailleuses. Du tout bon, qui pulse et déboite. Un tube? Pas loin. Jeune, Dead Myth promet. Village idiot, sur un ton plus pataud, se fait psyché mais attention, il se veut sonique. Déjà non figé, le trio se montre d’une habileté qui pourrait surprendre mais on sait bien qu’en France, nombreuses sont les formations d’âge vert à afficher de réelles vertus. Puis quand tu viens du Havre, que tu as un Little Bob qui crèche in the same city que toi, il te faut assurer. C’est ce que fait Dead Myth, le long d’une dizaine de morceaux de bien belle facture.
C’est bien pour ça que Swing into the light, mentionné plus haut, déflagre avec brio. Le suit Violent shore, porté par une batterie galopante. Psychément post-punk, il parachève un début d’album de qualité optimale. L’écoute est parlante, on à affaire à de sacrés clients. Boundary II fait lui aussi dans l’alerte, on note à nouveau les motifs remarquables destinés à l’incruster. Et, récurrent, ce côté wild qu’on s’empresse de cacheter. Anxiolytic se vrille, rappelle les late 70’s, ouvre des brèches sonores derechef bien senties. Les ritournelles de choix se nichent derrière des déferlantes nourries. Voilà une trouvaille qu’on va se garder bien au chaud, d’ores et déjà enthousiasmante.
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Spread, également « athlétique », j’entends par là vivace et rapide, renvoie le même sentiment. Shores est loin de s’échouer, il navigue même allègrement en eaux favorables qu’il se plait, fougueux, à rendre troubles et bourrées de remous. The crack hill, quasiment cold-pop, lui permet d’entrevoir la fin des débats en conservant une patine totale. Il libère des geysers, bouillonne, se syncope. On n’en est plus aux prétentions poppy de départ, pourtant le chant continue à entonner, quelque part, des mélodies avenantes. L’auditoire, lui, opine du chef. Il lui reste alors deux titres à s’injecter, dopé d’une saine substance.
C’est Desperation move qui le premier, instaure un débit filant. Sombre et groovy, diantre cette basse!, il valide l’excellence du boulot. Là aussi, le son se fissure et engendre de foutues lézardes, bruissantes à souhait. La galette pointe son nez chez Le Cèpe Records et Time Room Records, signe d’une fiabilité qu’on n’ira pas discuter. La pop sautillante de Take me down la boucle avec joliesse, vivement, dans un orage instrumental une fois encore de bon aloi. Baptiste Ollivier, Clément Mehenni et François Sement font mouche, forts d’un savoir-faire qui nous offre dix plages sans défaut aucun. On salue l’effort, en prenant bonne note des dates live à venir où Dead Myth, sans nul doute et au vu des aptitudes affichées, claquera pour l’occasion un barouf plus que profitable.