Nos Burning Heads favoris sont, indéniablement, l’un des seuls groupes qui après 35 ans d’existence, et malgré un changement notable dans son line-up (départ de Pierre, le chanteur, que remplace Franck issu d’ Eternal Youth, au patronyme qui semble illustrer l’état d’esprit du clan d’Orléans; retour de Phil, à la guitare, pour un apport que l’écoute vous permettra de saisir), reste vert et profondément performant. Avec Torches of freedom, percutant par tous temps, on prend par conséquent un bain de jouvence punk-rock/hardcore mélodique que Pharmageddon, clippé plus bar et joué à toute berzingue, impulse sans qu’on puisse le rattraper. Bordel, ça me ramène à ce jour où j’ai acheté Dive, scotché par ce Reaction de début. Les mélodies restent présentes, chantées à plusieurs, alors que les guitares tracent et brillent de mille feux. Endless Loop prend le relais, dopé à l’énergie. On le pressent, on l’entend, déjà: les standards, ici, vont se succéder. All Set To Glow, sur la même voie que son prédécesseur et en s’appuyant sur de bons gros riffs, un refrain mélodieux, assure par conséquent sévère. Il laisse la voie libre à Gwardeath & Nasty, bourrade hardcore des plus ramassée. On est aussi heureux de renouer, encore, avec le panel large des Burning. 1.09</em de tracerie, et c'est marre. On poursuit, Hanky Panky à l’appui, dans un chaudron melodic hardcore du plus bel effet.
Passé ce quintette au sommet, The Way You Lie enclenche la sixième. Sachez au passage que pour tout juste 18 boules vous pouvez vous offrir la disco numérique des B.H. dans son intégralité, ce bijou y compris. Vous faites ce que vous voulez, de mon côté c’est déjà dans la besace. Oh, voilà le break reggae qui va bien. Suivi, ben oui, d’une cavalcade sans appel. Wrong Direction détale lui aussi, en assaut situé entre vitesse et mélopées valables. Les grattes scintillent, à nouveau. La rythmique fuse, quant au chant il est complètement dans le ton de ce que la clique extrêmement collaborative a pour coutume de concocter. Not a Robot, explosif et vindicatif, saute à la gueule…de tous ces cons, comme le prétendait Lofofora? Exactement. Ceux qui cherchent, vicelards, avides de gain et dédaigneux de l’humain, à nous déposséder de nous-mêmes. We’re not robots. No no no! All We Need…is all we need, en énième pépite sortie des cordes d’un groupe dont on ne compte plus les galetes de haut niveau. Pas l’temps d’y réfléchir, Anger of Yesterday te roule dessus sans pouvoir freiner.
Tiens, hier j’écoutais Never Trust a Punk..., fruit d’un partage avec Alif Sound System. Tuerie totale, là aussi, à la colère « BHASSée » comme il se doit. Allez, faut terminer quand même. Collapse te plaque au sol, en tornade non jugulée. Tu t’écroules. Mazette, quelle vigueur! Choeurs virils, mélodies enflammées, vitesse incoercible qui ne rate pas la cible (je l’ai déjà faite celle-là, va falloir penser à varier…). Bref, c’est Once In a Blue Moon qui ferme la marche. Il file bien sûr et quand il semble prendre fin, un dialogue cinématographique s’y convie. A aucun moment, on n’aura eu à déplorer la moindre faille. Des Burning Heads, on parlera non plus de valeur sûre, ça serait presque réducteur, mais plutôt de référence d’un genre auquel ce Torches of freedom exemplaire fait honneur, remettant sur le devant de la scène une formation en mesure de résister à tous les coups de Trafalgar possibles.