Interviewée sur ce webzine, la paire lilloise Dear Deer se paye le luxe de sortir un nouvel opus, chez Manic Depression et Swiss Dark Nights svp Messieurs-Dames! Il s’appelle Collect and reject, recense onze titres où comme le disent Federico Iovino (Popoï sdioh) et Sabatel (Cheshire cat), le côté club du projet prend de la bouteille et s’adjoint à sa dynamique post-punk déjà alléchante. Plateforme défouraille le premier, dansant, cela va de soi. Club, chanté dans notre langue, sans qu’on puisse le contester. Electro, un peu souterrain. Et souverain. Love like capitalists suit, tout aussi bonnard. En boucles 80’s jouissives et bruits en lisière, il convoque l’Anglais. Il groove, jusqu’à sa fin, et chante un refrain squatte-crâne. Synthés bavards, guitares drues. Ca marche, ça s’impose, ça tube. Joan en fait autant, on y retrouve les mêmes atouts. Et puis c’est tout, pas besoin d’en faire tout un foin. Dear Deer cartonne, sur Backward groove Loto Ball y va de sa trompette enjouée. B 52’s dans le ton, dans les voix aussi, voilà un nouveau lingot. Watch me, I’m a marauder trace ensuite, mazette on dirait Verlatour parfois! En plus post-punk bien sûr, avec les voix en paire.
JJR, d’ailleurs, en approche le cachet sonore, dans ses boucles défrisantes. Club, tranchant, entrainant. Ces trois termes pourraient en outre, sans problème aucun, définir ce Collect and reject. J’y confonds, avec délices, synthés et guitares. Il bastonne, oblige à la danse, fait le mutin vocal. Deux, où se nichent les space funky guitars de Barbi Rooza, guest bien en vue, renoue avec la langue de Molière. Et de Dear Deer, de plus en plus captivante. Anonyme A adopte lui aussi ce rythme affirmé, ces sonorités qui font la diff’ et ce groove maison qui met tout le monde d’accord. Dear Deer n’en rajoute jamais, lorsqu’il estime avoir atteint la cible il passe à autre chose. De tout aussi bon. Comme Invisible designer, entre guitares offensives et basses charnues. J’évoque l’album, vous l’aurez saisi, pour le mettre en valeur. Il le mérite mais le mieux à faire reste de l’écouter. Plaster, où reviennent ces sons dont le duo est coutumier, décisifs, décélère -à peine- mais ne perd aucunement en impact. Enfin Love like capitalists (club edit), qui convie Audrey Rudy Cat, valide la « club touch » judicieuse de la galette, excellente de bout en bout, sombre et vive, organique et synthétique, forte de descentes de toms et autres apparats sonores d’un apport conséquent à souhait. De quoi augurer, pour les soirées à venir, des lives synonymes d’éclate sans fin.