Signé chez Vicious Circle, Park est le groupe de Lysistrata et Frànçois Atlas, de Frànçois & The Atlas Mountains évidemment. Outre le fait de siéger sur ledit label, c’est de bon augure et ce premier album éponyme nous dévoile, éclatants mélodiquement mais également orageux quand l’envie presse, 10 titres où le raffinement le dispute à l’emportement. On y entend, aussi, de la mélancolie, une pop merveilleuse qui s’amuse à piquoter (Upon a rose). Le plaisir monte avec A day older, première salve « tristoune » qui ne se prive pas d’aciduler son climat, au gré d’une voix expressive. Alors que Parksponge, lo-fi, sert d’intermède jusqu’à Réveil heureux, lequel use du Français sur une dynamique pop-rock vivifiante. Les guitares durcissent le ton, avant de revenir à une sagesse toute en joliesse. Une réussite, encore, à mettre à l’actif de Park.
On ne trouvera d’ailleurs que ça, du chant typé de François aux bourrasques façon Lysistrata en passant par la beauté des étoffes. Ghost d’ailleurs fait dans la dentelle, s’ombrage toutefois. De son sens du climat, Park tire un bel atout. C’est un peu la dream team de l’indé, dans ce qu’elle a de plus compétent bien entendu. Parksounds est bref, à l’image de Parksponge, et « flouté » sur fond de notes fines. Lui succède Tall grass, rêveur, étoilé, de vocaux allégoriques. Ca prend sans forcer, on est là sous l’emprise de gaillards qui savent y faire, pas très vieux mais foutrement talentueux. Et qui, régulièrement, saupoudrent leur disque d’étayages magnifiques, sans poids en trop. Shannon, délicat dans un premier temps, réinstaure la langue de Molière. Il est pop, subtil, servi par l’habile plume de Frànçois Atlas. De jolies montées l’accompagnent, à ce moment on est assuré, quand bien même on le pressentait, de la grande valeur de l’opus.
Alors Easy living, de contours 90’s merveilleux, fait scintiller le produit. Il est alerte, noisy, c’est à vrai dire un tube imparable ainsi qu’une tempête mouchetée à la colère. Il breake, revient à des abords tranquilles. Puis repart plein pot, les potards dans le rouge. Il alterne avec maestria, c’est l’un des points culminants d’une rondelle qui sait se faire belle tout en se plaisant à mordre l’épiderme. Elle vient donc s’ajouter aux pépites made in Vicious Circle, le sieur Couderc serait heureux de l’entendre. Mais là-haut, de façon certaine, il danse au son de Park. Easy living prend fin dans une pluie sonore bienvenue, à l’heure où les festivités se terminent. C’est Endabsorption, expérimental, d’une durée réduite, qui se charge de finir le job. Dans ses trames de facture somme toute accessible, Park intègre des canevas plus hasardeux et signe, au final, un disque tout bonnement flamboyant.