Quelques jours avant la sortie de son nouvel opus, Berling Berlin répond aux questions de Will Dum…
Photo Layla Gras.
1) J’ai lu que votre groupe s’était formé de manière assez insolite, votre chanteur originaire de Montevideo en Uruguay ayant publié une annonce en ligne, à la recherche de musiciens pour démarrer un projet musical. Du coup, qu’est-ce qui a émané de la rencontre entre vous quatre qui ne vous connaissiez donc pas ? Comment êtes-vous parvenus à vous fédérer et quel a été le son, ou la mouvance, qui vous réunis ?
(Maximilien)
Nous sommes devenus quasiment inséparables, nous échangeons tous les jours. Une amitié forte est née du fait de passer du temps ensemble, de partager une passion et d’avoir la même ambition. Lorsque Juan a posté son annonce, il a indiqué les groupes qu’il aimait et nous nous sommes rejoints là dessus. Dans ces groupes on peut retrouver Interpol, Joy Division, New Order. Le mouvement Post Punk a été un point d’ancrage au projet. Par la suite, nous avons tous intégré notre personnalité musicale pour créer Berling Berlin.
2) Où en êtes-vous, depuis, en termes de sorties discographiques et de dates assurées ? Que tirez-vous, à l’heure actuelle, de cette route en commun ?
(Quentin)
On a d’abord publié quelques singles avant de sortir notre premier EP en 2019, suivi très vite de “2” en 2020. Ces différentes étapes nous ont permis de définir notre direction musicale et notre univers. La suite logique pour nous était donc de composer notre premier album. Côté dates, on booke tout nous même en mode “DIY”. On a joué principalement sur Paris et sur la “West Coast” française. Avec l’album on va se produire un peu partout, on a une vingtaine de dates à notre actif aujourd’hui et la tournée va nous emmener dans pas mal de villes (Paris, Rennes, Chambéry, Belgique…).
D’ailleurs la première partie de la tournée se clôturera au festival des Papillons de Nuit le samedi 4 Juin. On ne tire que du positif de ce projet, autant sur le plan professionnel que personnel. Pour nous c’est une très belle aventure, et ce n’est que le début, on est déjà sur la suite !
3) Quel fut votre parcours, à chacun, avant d’intégrer Berling Berlin ?
(Quentin)
Je fais de la musique depuis mes 15 ans. J’avais déjà intégré et formé plusieurs groupes avant Berling Berlin mais en tant que bassiste. C’est le premier projet musical que j’ai rejoint en tant que guitariste.
(Juan)
A l’âge de 11 ans, je commençais mes études musicales dans le conservatoire de ma ville natale (Montevideo). J’ai d’abord suivi une formation classique (envers laquelle je suis très reconnaissant). Lorsque j’ai eu 15 ans, j’ai décidé de me lancer dans la musique populaire en tant que chanteur/guitariste. C’est à ce moment-là que je fondais le groupe White Foxtrot ou j’ai joué pendant quelques années avant mon arrivée en France.
Arrivé ici en 2016, j’ai effectué des études en musique médiévale sacrée pendant deux années. C’est à la fin de l’année 2016 que je me suis rendu compte de mon besoin de faire du rock à nouveau, voilà pourquoi j’ai recruté les gars début 2017.
(Hugo)
J’ai commencé la musique à 14 ans directement par la batterie, j’ai intégré au fil des années plusieurs formations principalement rock, tout en intégrant un atelier jazz dans l’ école de musique de ma ville d’origine.
(Maximilien)
Personnellement j’ai eu deux petits projets au lycée puis j’ai enchaîné sur 2 ans en Fac d’Histoire avant de m’inscrire au conservatoire en basse électrique et de passer un D.E.M parallèlement au projet Berling Berlin.
4) Qu’ abordez-vous dans vos textes et comment se déroulent l’écriture et la composition ?
(Juan)
On laisse une trace de tout ce qui nous traverse l’âme. Par écrit. On effectue ensuite une reconstruction sonore de nos émotions et ressentis. Pour ma part, je trouve qu’écrire sur un morceau avec une forme déjà définie est plus facile, on part toujours d’abord par la musique puis j’ajoute les paroles. Comme dirait mon cher Umberto Eco : Rem tene verba sequentur, la “chose” en question étant la musique bien entendu.
5) Votre tout premier album, First emotions of the century, sort sous peu . Quel est votre état d’esprit à l’aube de sa parution, comment a t-il été pensé et enregistré ?
(Hugo)
L’idée de faire un album est arrivée juste après la sortie de notre 2eme EP. Nous nous sommes dit que nous étions prêts à franchir le cap. Nous voulions nous dépasser, aller plus loin au niveau du son et de la composition. Pour obtenir le son que nous voulions, nous avons fait appel à Monsieur Paul Escoffier, qui montait son studio à ce moment-là. Nous sommes très impatients que le public découvre cet album, très impatients de voir les retours qui en émaneront.
6) A l’écoute de ce disque, j’entends clairement Interpol. Pour le chant et les climats notamment, de manière assez évidente. Est-ce pour vous une influence avouée ?
(Quentin)
Interpol fait partie des groupes qu’on écoute, c’est vrai, mais comme plein d’autres. En fait, on est surtout inspiré par la scène Mancunienne avec Joy Division et New Order. On a aussi d’autres influences plus récentes comme Fontaines D.C ou Working Men’s Club. On a une touche plus “électro”, plus “indus” et “techno” qu’Interpol. On ne se résume en aucun cas à eux.
7) Pensez-vous que First emotions of the century renvoie, bien que n’étant qu’un premier LP, une certaine « touche » Berling Berlin ? Si oui, en quoi ?
(Maximilien)
Ce premier LP, c’est notre projet à tous les 4. Donc 4 personnalités différentes qui se marient bien entre elles, ce qui crée une alchimie inédite. Ces différences forment notre son qui est un alliage de post Punk nourrie à l’électro. Ce qui fait notre personnalité, c’est aussi d’avoir la possibilité d’avoir des textes dans 3 langues
8) Le chant s’y fait en 3 langues différentes (Anglais, Français et Espagnol). Comment se fait le choix de chacune ? Permettent-elles, individuellement, de faire passer des choses différentes ?
(Juan)
L’anglais est très versatile, pour ne pas dire que c’est la langue de référence pour les morceaux en général. Mais je trouve que le français est, parfois, très précis, doux, tendre, poétique, à côté de cet anglais qui peut sembler parfois trop germanique. Avec l’espagnol il y a un rapport encore plus personnel, plus intime, car il s’agit de la langue de mes parents, de mes premiers amis, de mes premiers amours. On a tous à voir avec la culture espagnole, c’est une culture qui nous unit très fort.
9) Quel serait selon vous l’apport pour le groupe, le pas en avant audible, entre les eps précédents et ce First emotions of the century
(Hugo)
Avec cet album, on a « Level up » à tous les niveaux ! La méthode de travail a changé dans un premier temps. Nos 2 Eps ont été enregistrés en mode « Bedroom pop »et nous faisions le mixing et mastering à distance avec divers prestataires. Cette fois-ci nous avons enregistré chez Monsieur Paul Escoffier qui monte son studio en Normandie. Il nous a permis d’enregistrer de vraies batteries et d’avoir un son beaucoup plus gros sur les guitares et le chant. Le fait d’avoir investi aussi dans un synthé et un Roland SPDX Pad a élargi notre palette sonore.