A chaque rendez-vous impulsé par le Balbi Raya Club, dans ce Mic Mac où les lives de qualité se succèdent, on se prend une trouvaille dans les écoutilles. Pour le coup c’étaient les anglais de Buster Shuffle, lancés dans une tournée marathon plus que profitable, qui eurent l’honneur de trôner en tête d’affiche alors qu’ Ousco, malien basé à Paris, faisait suite avec son reggae militant -enjolivé par la kora de l’un de ses deux acolytes- à Lt Tortion, à la sélection de vinyles qui fit chalouper l’assistance alors que le bonhomme, habituellement, officie au sein de Dantadjeul où là, le registre est bien plus keupon bien que ne dédaignant surtout pas les effluves reggae.
Lt Tortion/Ousco.
Passé ce temps de coolitude empreinte de liberté, nous vîmes débarquer la clique londonienne avec, à son actif, un ska qui pulse et, sur scène, trouve une dynamique saisissante qui très vite, embarque l’assemblée dans une liesse indéfectible. Il faut dire qu’entre la marque british, les élans rudoyants et les nappes de piano de haute marque qui font tanguer le tout, la classe de ces gars-là ne se conteste que très peu. Section rythmique souple et alerte, coups de triques de la guitare -l’homme à la casquette, bien évidement, n’est pas en reste- font la différence, dans une salle une fois de plus ralliée à la cause des invités. Comme pour Cosmic Shuffling, quelque temps en arrière, nul ne pourra endiguer le flux appuyé, parfois plus tempéré mais toujours tout en brio, du clan où Jet Baker, leader au béret très « French », y va de ses mimiques et harangues qui finiront de nous convertir. En plus de délivrer des morceaux irrésistibles, Buster Shuffle groove de bout en bout et, régulièrement, évoque le meilleur d’un Madness en y adjoignant une belle force de frappe, qu’il ne doit qu’à lui-même.
Buster Shuffle.
Alors on se trémousse, bienheureux de renouer avec une félicité qui au Mic Mac, fait désormais figure de résidente attitrée, nichée sur la petite scène à bonheur. En alternative crédible à la « Lune » qui elle aussi nous gratifie de sets valeureux, le champêtre chapiteau de la rue Lescouvé démontre qu’avec un hôte comme le Balbibus aux manettes, on se cassera pas la margoulette. Je mentionnerai pour ça l’épisode Slackers, succès tout aussi indéniable, dans cette même place qui fédère et te régale pour presque que dalle. Dans l’antre en question siègent d’ailleurs les affiches liées aux concerts passés, tels des vestiges de temps forts made in Mic Mac. Ce soir c’était donc Buster Shuffle, magistral, dans l’attente d’autres « gigs » qui vous rendent le retour à domicile bien plus léger et flanquent votre quotidien de notes radieuses à ne surtout pas gommer de vos mémoires.
Buster Shuffle.
Photos Will Dum.