J’avais déjà distingué Hélice Island, en janvier 2019, pour son six titres de début. Je le retrouve ce jour, nanti de son slowcore, de sa pop lo-fi enfantée par Benoit Malevergne (Tabatha Crash, Sons Of Frida: guitare/chant), Aurore Bastin (violoncelle) et Sophie Katakov (Kalicia Katakov, SK\LR, The KANDINSKY COMPLEX: batterie), sur un premier album où les contraires se complètent. Un Medico aux sept plages élaguées, façon Low car c’est une constante chez Hélice Island, bien maîtrisée, complètement digérée. Des efforts toute en beauté, en trompeuse sérénité, que dévoile Like you et son ornement où le violoncelle met son grain de sel, magnifique. Alors que les chants, posés et alliés, accompagnent une trame qui pourrait se lézarder. C’est la patte du trio, reconnaissable, qui en fait d’ailleurs tout le charme. Gentilles secousses, merveille de décor assurent un canevas enchanteur. The end of the days, un peu plus rude, évolue sur une voie similaire, un brin plus « mécanique ». Ce faisant, il s’imprime sans peine dans les esprits, engourdis comme ils peuvent en d’autres temps se faire rudoyer, par l’hypnotisme sonore façon Hélice Island. Qui, sur le morceau en question, libère un terme noisy.
Quelques instants plus tard Broken, avec ces vocaux qui à nouveau font séduction, songeurs et comme distants, enfonce le clou d’un univers de patine, nacré. Une poignée d’accords plus abrupts le sertissent, nul besoin d’en faire plus pour le faire reluire. Easy, ensuite, ne déviant surtout pas d’un cap en tous points porteur. Hélice Island, ça s’entend, renvoie une personnalité, une marque sonique et identitaire qui en font un entité précieuse. Ses montées, magiques, et sa maestria dans l’instrumentation solidifient son approche. Le titre éponyme arrive, breveté lui aussi, sur à peine plus de deux minutes qui le voient, sans hâte, annoncer la pétarade. Au lieu de ça, c’est sa cadence qui prend de l’ampleur. Et son chant, de la splendeur. Si l’implosion, sur Medico, reste éparse, elle n’en revêt que davantage d’envergure. Brother, slow and low (Low), finit également par pousser son tempo. Medico aura notre peau, en disque apaisé aux passages tantôt nervurés.
The noise, qui s’aventure au delà des 420 secondes, susurre. Il se syncope, prend des airs plus souillés, plus bruitistes. Ca lui sied sévère, ses chants « monsieur-dame » y projettent du cachet. Son ambiance adopte une sorte de drone obscur, prolongé, avant de prendre fin. On est conquis, ce Medico sort par ailleurs sur une trâlée de labels où le registre se voue, tout entier, à ce type d’artistes qui font dans l’audace, impriment leur vision, diffèrent du prévisible. C’est chose faite, on l’aura compris, avec cette nouvelle fournée d’un Hélice Island au fait, et au faite, de ce qu’il a pour coutume d’entreprendre.