Amienois, DryBones s’essaye à un grunge furibard, perpétué depuis 3 eps déjà. Trophies and failures, le dernier en date, offre cinq plages agressives, percutantes et persuasives, que le désormais quatuor introduit par un Behind the walls aux riffs dynamite. Ah bah tiens, on replonge en terrain 90’s, en des temps où les Alice in Chains et autres Soundgarden régnaient en maîtres. A cela, on adjoint une force de frappe issue du métal, un chant remonté et, aussi, des mélodies qui valent bien quelques radis. Le début convainc son monde, j’y entends la même qualité que chez nos Your Own Film préférés. La batterie se débride, complètement. Le chant crache, éructe, gueule à la face d’un monde dans lequel il ne se reconnait pas. Deep lie, au clip poignant, alterne coups de sang et sensibilité. Comme à l’image, et sans se faire trop sage. DryBones se plait à appuyer. Sur ses pédales, là où ça fait mal. De bons gros riffs ponctuent, à nouveau, la composition qui se saccade et adopte un débit vocal quasi hip-hop. Métal-fusion? Pas loin. Et plutôt bien vu. Heavy-rock? Affirmatif mon capitaine, mais découpé dans le granit.
Dans la foulée Steroids, à l’amorce castagneuse, fait un peu son Dirt. On note l’enchainement, sans faiblesses ni cui-cui (les p’tits oiseaux, exclus de la fête), de pavés de valeur. La voix, constamment, se tempère pour, dans l’élan, déverser son intensité. On breake, ça repart dans le bourre-pif bien ficelé. Je l’avais bien dit, je le répète et vous le relirez à l’avenir; à Amiens, les groupes fiables abondent. Accompagnons-les, plutôt que de tourner sans cesse sur les mêmes projets. Bref, Deadlift apporte un chant modéré, s’en tenant à un subtil impact. DryBones se met en évidence, élargit sa palette sans se casser la margoulette. Son « alternative rock » (ah p+++++ les appellations…), bluesy sur le début de Tight rope, découle d’une belle fournée. Le morceau terminal marie les voix, leur confère des tonalités variables, porte des motifs de choix. En cinq titres Drybones, solide, s’en vient nous rappeler que sur la place Samarobrivienne, il n’aura pas usurpé ses galons. On attend à ce jour, après cet EP abouti, les lives du clan picard, où son répertoire ne demande qu’à miauler à la face de l’assistance.