Après un très bon The weight of the sun, en mai 2020, Modern Studies remet le couvert avec un nouveau LP, We are there. On y trouve une pop claire et souvent légère, vivace parfois (Light A Fire), toute en élégance un brin ennuyeuse (Comfort Me), après qu’en ouverture Sink Into ait fait valoir des syncopes cuivrées de bon aloi. Two Swimmers se pare de ces atours pop chatoyants, bien décorés, qui parviennent à démarquer le tout. Dommage, toutefois, que le groupe ne décolle que peu, s’en tenant à des créations mesurées sans trop de réelles embardées. Sa pop est belle à entendre, c’est un fait, mais pourrait à mon sens se faire, ça et là, pus belliqueuse. Wild Ocean, dont l’intitulé me dit espérer un flux de sons tendus, reste d’ailleurs dans cette veine posée. Modern Studies orne avec soin, ça s’entend, mais demeure timoré. Ici, malgré tout, des guitares un peu plus aiguisées font leur apparition. C’est dans ces encarts-là que le quatuor, à mon humble avis, s’élève et se place au dessus du lot. Avec Open Face, on retombe de l’incartade. Aérien, le morceau s’avance sans hâte. A son terme Won’t Be Long, plus animé, amène un vent de vigueur bienvenu.
Polir son contenu c’est bien, l’endiabler un peu c’est mieux encore et l’apport de ces salves plus déviantes, si l’on peut dire, est indéniable. Il y a du Deus dans ces cordes qui menacent, vrillent, et dans cette retenue alerte dotée, à nouveau, d’un bel étayage. Mothlight, ensuite, se montre lui aussi plus vif. Voilà le passage « nerveux », toutes proportions gardées, de l’opus. Lequel en tire incontestablement profit, s’extirpant de penchants par trop ouatés jusqu’alors. Do You Wanna offre après ça une trame jazzy feutrée, qui fait retomber la vigueur mais se pare d’un rythme insistant. Modern Studies peaufine, sertit ses compositions avec tact et sobriété. Winter Springs, en toute fin d’album, le voit renouer avec un fuselage cotonneux, traversé de sons intrigants et flanqué d’un arrière-plan qui pourrait se lacérer. Ca n’arrivera pas mais le titre, en se plaçant « sur le fil », développe un thème digne d’intérêt. We are there, s’il ne plie pas en termes de qualité, s’avère au final -et ça n’engage que moi- trop tenu en dépit d’une suite de chansons bien ouvragées.