Sorti à l’origine en 2011, sur le label Slow Death, cette rondelle est une Session Radio enregistrée à KEXP (Seattle, USA) le 10 juillet 2008, en direct. Nineteen Something, oh combien cher à nos oreilles en rut, la ressort aujourd’hui et bordel Adèle, qu’est-ce que c’est bon de la croquer comme un bonbon (acidulé bien sûr), sans compter et encore moins se modérer! Quatre assauts live, aussi punk -dans l’attaque- que pop -dans les mélodies-, avec pour premier shoot de bonheur ce Dead dreams plus puissant qu’une frappe de Ronald Koeman (Nos Thugs chéris, qui aiment à tapoter la balle, devraient s’en souvenir). Rapide, sans équivoque, joué compact et qui, comble de la félicité, m’évoque les heures, nombreuses, passées à user ce As happy as possible à l’intitulé tellement prémonitoire. La targette initiale passée, on se cogne un Femme fatale taillé dans la même fougue, en sixième vitesse, à grand renfort de choeurs et d’urgence dans le jeu. Les Thugs, sur scène? C’est bien simple; ils arrivent, se présentent brièvement. Ils jouent, enchainent et se déchainent. A l’issue tu sues, tu es conquis surtout. C’est pourquoi Papapa, castagnade échevelée, rallie à son tour. Les Thugs usent de passion, d’intégrité. Ils contournent la frime, n’ont jamais été que vrais et authentiques. Ca transparait dans leur mots, dans leur son, dans leur approche scénique et discographique. I love you so, perlette absolue d’un IABF à tomber à la renverse, distribue du sentiment à qui mieux-mieux. Sa brisure psyché bardée de noise, imparable, nous tombe sur la coin de la gamelle.
Nous voilà refaits, restent alors les bonus qui tiennent, merveilleux, en trois reprises des Thugs par Dead Pop Club, Servo et Boogers. Disponibles via une carte de téléchargement, ils s’amorcent par la cover de Dead Pop Club qui transcende et endiable I was dreaming. Pop-punk, virile, sans défauts. Il faut dire que pour le coup, on à affaire à la crème de l’indé de chez nous. Le Tourangeau fou, Boogers, s’en prend après ça à I love you so qu’il poppise, truffe de gimmicks à la lui-même, dote d’un chant d’enfant ou presque et de syncopes qui l’emmènent jusqu’à l’irrésistible. Boogers, t’façon, c’est un génie. Servo, sur Ya basta, n’en est pas loin non plus. Il fout le souk, se saccade et rend les coups, riffe cru et dru. Bonnard, au delà du très fiable. On les écoutera, ces sept pavés saignants, jusqu’à ce que jouissance s’ensuive. Puis on ressortira, avide de Thugseries, notre intégrale de la clique alors que ceux qui auront précommandé l’objet pourront se la raconter en se parant, éblouissants de beauté, d’un écusson en tissu à l’effigie du clan angevin.