Moar, ça vient d’Belgique. Ca inclut Simon de Geus (Drums), Casper de Geus (Bass) et Rafael Valles Hilario (Guitar/vocals/Recording/Production/Artwork). Flatfoot est le nouvel EP des énergumènes, je ne leur connais rien d’autre et les découvre donc avec les cinq morceaux de l’objet. En furie mais aussi sophistiqués, sans qu’on s’y perde, dépenaillés, ceux-ci découvrent pour débuter un Flatfoot éponyme entre rafales de batterie et voix volubile, alors que les guitares tronçonnent comme on aime. Bien lancé, Moar enchaine en cognant son Brainforrest trépidant, mélodique aussi, qui fleure bon l’éclaboussure à la Oh Sees. Les guitares jouent un solo bref, on file droit devant ou presque et c’est marre, la bonne amorce se voit confirmée sans déchausser. Really cool to write trace à son tour, fait valoir des airs plus polis. S’il privilégie le frontal, l’incendiaire, le trio sait aussi se nuancer et le fait fort bien.
Pourtant My command, bastonneur, lance des flammes. L’union des chants fait son effet, ça fuzze sévère et des « lalalalalala,lalalalalala » s’incrustent allègrement dans ce flux tendu. On n’aura pas vu le temps passer, il est déjà l’heure de mettre fin aux festivités. My orbit, tout aussi énergique et mélodiquement valable, aux tons diablotins, s’amuse à alterner les cadences. Il riffe sec, puis basta. L’EP s’écoute donc sans discontinuer; il nous emmène ici et là, braille et dégomme, rétrograde quand ça lui prend mais ne perd pas une once d’impact. Agité, il déboite et ne peut s’en tenir à du linéaire. Il recense, bien ficelé, une suite de compositions qui feront fureur en live, après avoir avec succès franchi l’épreuve de l’audition « at home ». Flatfoot sort de plus sur une ribambelle de labels où on l’a belle, ce qui ne fait qu’en surligner l’attrait.