Projet solo de Yann OLLIVIER (Craftmen Club), PANDAPENDU est le fruit d’une rencontre entre ce dernier, Maxwell Farrington (qui écrit ou co-écrit la quasi-totalité des textes) et Elouan Jégat (a.k.a Skopitone Sisko) à la prod. Pandapendu est le premier EP des collègues de jeu, il déssert cinq chansons d’une pop déliée, dont les contours groovent doucement tout en incitant à la détente. Entre ciel et enjouement, Ruskov initie la première plongée dans un univers amical, qui à mon goût manque toutefois légèrement d’écorchures…tout en se voulant efficient quant à sa propension à bercer l’âme. Vaporise, qui me rappelle Supertramp (si si..), confirme l’option chatoyante du registre. Jeunesse, interrogations, désir d’un ailleurs en sont le sel, le morceau s’envole sans hâte et se pare de secousses bridées. Pas désagréable, loin de là, mais manquant de piquant.
Summertime, peinard et effectivement un brin estival dans sa coolitude, poursuit sans s’éloigner d’un répertoire mélodique, un refuge de quiétude face à des temps plus alarmants. Falling in love with you, dont le déroulé me remet le Youth de MGMT en tête, pulse un peu plus et lâche des sonorités exotiques. Pandapendu ne démérite pas, dans le créneau choisi il fait même preuve de mérite. Affublé d’une composition enhardie, il persuaderait plus ouvertement encore. My tragi-comic mystery, électro-pop spatiale mais animée, s’en tient à une certaine prudence. Encore « tiède » à mon humble avis -et ce n’est que le mien-, Pandapendu présente un premier jet honnête, idéal pour lâcher prise, dans l’attente de sorties à venir qu’on escompte plus poussées, plus souillées. Nul doute que le groupe, assemblée de personnes aux vertus certaines, détient, dans cette perspective, toutes les qualités nécessaires à affirmer le trait.