Vision Démon, c’est le projet d’un artiste qui a transité, excusez du peu, par la new wave au sein de Douleur Fantôme, à Montréal, avec l’objectif de faire de la musique « à machines », tout en trainant ses guêtres dans les concerts punk et darkwave du secteur. L’envie lui est venue, ensuite, de renouer avec un jet plus spontané, moins soigné, à l’aide la guitare de ses années lycées métallisées. De ce désir est né Vision Démon et ce disque aussi court que dépouillé, Cheap fun, au sujet duquel bien peu d’infos filtrent. Il sort chez Coeur sur Toi, délivre six titres en deçà des deux minutes, souvent à peine au dessus d’une. Des giclées qu’on ne voit pas, mais qu’on sent, passer.
Ces balles punk/lo-fi ont pour locomotive Time, destroy, dont le côté rêche n’est pas sans me rappeler nos précieux Frustration, chant à la Jay Reatard en sus. Animal, sur tir de riffs toutes griffes dehors, suit sans afficher, lui non plus, la moindre attitude fleurie. On va à l’essentiel et l’essentiel, comme dirait l’autre, c’est l’plus important! Away, sans changer la donne, sans non plus amener la moindre diversité, se sépare de toute surcharge. But you laisse filtrer un court solo, débraillé. C’est d’la zik à pogo, urgente et décousue mais plutôt pas mal foutue. Coco crie, bastonne un rythme sec, voit ses sons fuser et grincer. TV va plus vite encore, il t’envoie dans l’décor et c’est marre, terminé c’est plié, Vision Démon tringle un Cheap fun d’un bloc, primitif et tout de même assez jouissif.