Azy ‘taaaaaiinn, CLC (casse les couilles)! Y’a Thagis qui s’repointe avec sa zik d’ascenseur en panne. Il a chopé la confiance ou quoi?? En plus y croit qu’on l’aime, son label a pour nom Coeur sur Toi. La dernière fois que j’l’ai écouté, j’étais dans un état complètement PSCYCHIATRIQUE. Je savais plus trop si on était le 44 mars ou le 128 octobre. Le putain d’bazar s’appelait CST Session, ça sonnait comme les tournevis de Thurston Moore enregistrés au CM 17 d’Abbeville. Heureusement Thagis Reasons c’est fini, bon débarras! Mais les mecs peuvent pas s’empêcher, y nous refilent de la came vicelarde d’après trépas. C’est Laurent Santi, toujours dans les bons coups (fourrés) qui, en patron de la casbah de disques marseillaise la plus riche du monde, héberge la K7 et le CD parce qu’en plus, Thagis se la pète en multipliant les formats. Bref, le manque de modestie criant du projet nous amène à Vagabondage, ah bah ouais tu m’étonnes! On y parle de drogue, pas étonnant! Ca malaxe psyché alité, souillures de grattes, rythme indolent. Ah quand même, les bétails, dans le genre no-wave qu’on kiffera y sont quand même pô mal du tout! Hypnotique, l’amorce éthère sévère.
Ayé, on est sous produit. De la substance sonique, saine mais viciée, recommandable à l’inverse de ce que les grands dadais frustrés s’envoient parce qu’ils en sont restés au stade de la cour de collège, genre « Ouais la vie est troop dure mec ». Nephy, qui m’évoque une intro des Thugs, filtre un fatras même pas indus, enfin pas entièrement. Il groove bruyamment, prend des virages serrés, puis c’est le titre éponyme qui, avec ses dix minutes passées bien vindicatives (les véreux, ils sont nombreux, en prennent ici pour leur grade), joue une noise pas très rose. J’enfile ma came isole (oui, en deux mots), direction la chambre 134. Guitares en roue libre, vocaux cinématographiques. Quel foutoir! Trop bon. March of Gods, spatial, ne dit pas, lui non plus, son nom. Obsession obsédera mais avant ça, il t’aura fallu le dompter. Genocide, entre guitares volubiles qui crachent leur bile, rythmique malade et syncopes chuchotées/éructées, prolonge l’entreprise d’annihilation.
Portrait, long lui aussi, déploie ses couches de bruit qui flottent, malmènent la psyché, flirtent avec la mélodie sans lui rouler de galoche. C’est une ritournelle d’obédience…psyché, dérangée, excessive, qui s’étend jusqu’à nous terrasser. Civiliser, au regard lucide sur notre monde en délitement perpétuel, calme le jeu sans toutefois se montrer normé. Il est céleste, finit néanmoins par se lézarder. Il dépayse aussi, un peu, et s’avère à l’instar du reste impossible à classifier. Indyl, dans la minute suivante, joue des notes quasi-claires qu’il s’amuse à empiler. Ca pourrait être gavant, ce choix obstiné d’expérimenter. Un peu de simplicité, même réduite, même éparse, ça rendrait la galette plus bonnarde encore. Quelques ressacs plus loin Odin blot, taloche crissante et serpentante, achève de s’opposer à toute attitude moutonnée. C’est une sacrée perf’ de bruitisme, ce Obsession aux voix venues de l’extérieur. « Lorsque vous sortirez d’ici, vous serez devenus performant! Et efficace », nous disent -elles.
Tu parles… A la fin de l’épopée Draugt, sorte de drone aussi noir que la vase du parc de la Bouvaque (que j’adore pour ses vertus apaisantes et son cadre verdoyant), finit de nous broyer. Obsession, c’est le shoot de n’importe quoi captivant, plus ordonné qu’il n’y parait mais aucunement sage, auquel on ne peut intégralement se résoudre mais vers lequel, aussi et surtout, on revient comme poussé par l’attractivité de son étrangeté. Mais good news, comme dit plus haut Thagis Reasons c’est dead. Alors rassurez-vous, la galère de l’accoutumance vous sera épargnée mais avant ça, vous aurez mâché ce Obsession jusqu’à en ressortir rincé, déglingué comme peuvent l’être ses dix compositions sans direction précise. Quoique…