Parisien, Henchman joue un rock sous haute tension, à base de hargne Fugazienne et de guitares qui partent en loopings, d’embardées noise et d’énergie punk. La clique sort du son depuis août 2011 et son Wolfpack EP inaugural, en cette fin d’année Pictures on the wall, armé de ses dix attaques puissantes, nous rappelle que dans le genre, Henchman se présente non pas comme un outsider, mais plutôt comme une entité confirmée. A different game, ouverture plombée puis entièrement débridée, part au galop et nous démontre qu’en termes de vitesse d’exécution, le trio n’est pas en reste. Ca braille, le riff est cru. Large action, seconde bourrade du fourneau Henchman, turbine lui aussi avec entrain. Légèrement moins rapide, il permet d’éviter de ne faire que tracer. Le rendu est compact, ramassé mais jamais à la ramasse. La qualité guette, derrière des tirs nourris de rythmique en vigueur et de vocaux remontés. Skinned alive et ses belles grattes complète le boulot sans jamais faillir, on est là dans une intense retenue.
Plus loin Cathodic guilt, vivace, maintient le cap et un niveau notable. Deathbound suit, saccadé, porté par des riffs qui une fois de plus dézinguent. Pictures on the wall contourne l’écueil du « tout pareil », change de braquet sans faire le kéké. Gamma ray, cavalcade quasi rock’n’roll dans ses inflammations guitarisées, balance une réelle intensité. L’opus s’envoie d’une traite, sans omettre le moindre morceau. Pictures on the wall, titre éponyme donc, se déploie lui aussi avec vigueur et sans trop de détours. Henchman n’est pas venu, et ça s’entend, pour la cueillette des coquelicots. Ses chansons sont courtes, efficientes et jamais chiantes. Cesspool file droit, crie et détruit. C’est à la colère, sur des tons vindicatifs, que le disque trouve son assise. King on the hill ne dévie pas, il s’en tient à des airs punk-hardcore solides et qui n’hésitent pas à breaker le tempo à l’occasion. On relève, là aussi, la marque des guitares.
Tout est passé très vite, il est déjà l’heure des adieux. C’est alors Dive qui sur trois minutes -un format presque étendu donc, pour Henchman- nous tance d’une torpille perforante, home made, qui arrache tout et finit dans la furie. Ca se confirme, c’était de toute façon audible et évident: Pictures on the wall valide l’impact sonique d’Henchman, son brio et son adresse dans la confection de bombes wild. On imagine sans forcer ce que peut donner, sur scène, un tel registre et on prend bonne note, pour finir, du fait que l’objet sort sur un tripotée de labels qui eux aussi méritent largement une « petite » visite.