Parisien, Karaba FC sort avec ce Empty rooms sont premier EP. Celui-ci nous présente, dans un entrain indé écorché, cinq compositions accrocheuses qui doivent directement aux 90’s, mélodieuses mais colériques, qui brillent par leurs belles notes et griffent lorsqu’elles se boursoufflent. C’est After party, rageusement pop-rock, qui tire le premier. D’emblée, Karaba FC séduit en salissant ses beaux airs. Les guitares se font tonnerre, la voix s’éraille. Des tons grungy bien fuzz surgissent. C’est à peine fini que Said safe, alerte, puis saccadé, fait lui aussi preuve d’allure. Karaba FC, à l’évidence, fait partie de ces clans qui de suite, dégainent des perles irrésistibles. Il breake, calme le jeu. Il hurle, sans retenue, et le rythme fracasse tout. On vire débraillé, noise, tout en restant impeccablement mis. L’EP est bien lancé, S.O.S. le prolonge dans la soie pop, du moins en son début. Mais sans trop attendre, le discours se tend.
Il demeure, toutefois, patiné et mélancolique. A chaque morceau, le quatuor rend pour l’heure une copie parfaite. Avec Dead inside, Empty rooms conserve sa joliesse. Il crisse un peu, mais privilégie les belles ritournelles…avant d’enfler, de gagner en ampleur. Les Franciliens sont dans la réussite, unissent propre et « dirty », exaltent et éclaboussent. Help me, leur ultime ouvrage, suinte la même matière. Son chant s’accouple, enfiévré, à des secousses soniques toutes en beauté. Notons, pour finir, que l’EP sort chez Atypeek Music, pour le digital et A la Dérive Records dans une bien belle cassette, ce qui ne fait bien sûr qu’en accroître l’attractivité.