Foncedalle? C’est trois foncedés lyonnais -à l’électro, au groove qui tue, aux 80’s « from Manchester » et au motorik-, qui répondent aux noms de Marius Mermet (guitare et chant), Clément Baltassat (basse et chant) et JD Mimouni (synthés et machines). Traboule (à facettes?) est le premier EP des Rhodaniens, on y trouve six parts de flan dont la première, intitulée Jeep over et clippée plus bas, slappe sa basse, riffe façon baggy et délivre du gimmick décisif. La première torpille est donc bonne, on enchaine au son d’un Cody qui trace et se fait aérien dans ses vocaux. A base de riffs massifs, il perfore l’espace. Foncedalle, assurément, vaut largement le coup d’oreille. Il brasse, pulse, kraute un peu, jugule à peine une énergie débridée. Complètement Foncedalle, il se syncope dans une atmosphère planante avec La chaise, exercice psych-pop aux guitares qui savent sonner. Il y place, comme à l’habitude, ces petits sons dont il a le secret. Ca nous fait au final, ce procédé libre et aventureux, bien tenu pourtant, de bien belles salves.
Sans plomb, vif et mélodique, doté de guitares une fois de plus remarquables, de séquences bondissantes inendiguables, valide un EP qui dégagera la route de Foncedalle et lui apportera un certain crédit, d’emblée, au sein de nos scènes. Il riffe avec ardeur, sa basse est grasse et il n’est pas prohibé d’y entendre, avec jubilation, des effluves quasiment shoegaze. Encore plus Foncedalle, on poursuit l’écoute en s’injectant Unity, au début drum’n’bass serti d’un chant à nouveau spatial. Le trio fait dans le brio, se saccade, marie puissance et finesse. On prend, et puis il y a comme toujours ces guitares qui dézinguent et se font avantageusement remarquer, de même que ces synthés/machines tout aussi en vue. C’est du bonnard, du fait maison, c’est même sorti en cassette ma chère Lucette.
C’est dire si le produit est sincère, décalé, et sans rajouts inutiles. Aimez-vous, nous assènent-ils même en guise de final. Avec Traboule, en tout cas, on se fédèrera. Son dernier titre se veut pop dans les voix, électro dans les pourtours. Il est beau mais grésille un peu, s’acidule, jusqu’à finir valeureusement le job. Foncedalle démarre sur les chapeaux de roue, on lui souhaite bonne route et on l’attend sur scène (des shows sont prévus en juin 2022), désireux de tirer profit de ses créations dont aucune n’est à remettre en question.