Waramour, au départ, c’est Marceau Boré qui écrit pour son projet « rien qu’à lui » PIANO CHAT. Mais las du solo scénique, il s’associe à Boris Rosenfeld : guitare (Rank-O), François Rosenfeld : Basse, synthé (Electric Vocuhila, Rank-O) et Nicolas Cueille : batterie, synthé (The World, Pyjamarama, La Colonie de Vacances). Trois êtres déjà expérimentés, rien qu’à la lecture de leurs groupes de provenance on le comprendra aisément, qui rejouent et façonnent les démos filetées par Marceau. Tant et si bien que le label Figures Libres Records, après écoute, décide de sortir l’opus en vinyle. Il est loin de mal faire, les huit pièces pop turbulentes qui le constituent son autant de perles noisy qui s’accrochent aux oreilles, les malmènent joliment, et suscitent finalement l’adhésion totale. Le chic d’intro de All for you, élégant, mue d’ailleurs très vite en une ruade sonique massive qui braille et pèse, déjà concluante. Coulées des guitares, rythme lourd et mélodies torturées font le job, puis on revient plus ou moins aux abords mélodiques de départ. Opened my eyes, beau en son début, beau en sa fin, jette ensuite une pop qui, là aussi, unit joliesse, tons sensibles, groove d’une basse en chair et éraflures noisy. J’aime beaucoup, ça fait un bruit jouissif et ça se looke 90’s avec le brio de l’époque. Want U, urgent, riffe franchement et balafre sa pop d’embardées à la Number One Cup/Pavement.
Il eut été étonnant, compte tenu de l’équipe en place, que ses travaux s’avèrent ne serait-ce que moyens. Quelques encarts plus loin April shower, aux premiers instants caressants, s’élève dans une brise douce, vaguement jazzy, au ralenti. J’allais ergoter, du type « Mais qu’est-ce qu’y foutent? Continuez à envoyer, les gars!! », mais la qualité du titre m’en préserve. Et puis il recourt, gentiment, éparsement, à des sons hérissés. En plus de ça The magic, vivacité kraut au décor magique et à la voix mélancolique dans le buffet, impose sa superbe. Damned!, on m’a encore refilé de la came sans frelatage! Je vais surtout pas me priver, des grosses guitares bien chantmées me lacèrent le cortex et p+++++, ça bruisse autant que ça groove ce foutoir-là! Les gimmicks de Waramour sont de ceux qui font mouche, ses bastonnades obligent illico à opiner du chef. Mine, au galop, libère à son tour des flux de plaisir noisy-pop chantés dans le ressenti. Waramour, c’est la pop à son paroxysme, un peu glamour, très agitée comme l’est l’orage qui ponctue la fin du morceau en question. Un délice, d’élégance et de caractère, que Mountain of love prolonge avec…amour, justement. Celui du travail bien fait, de la giclée qui salit tout, de la ritournelle qui charme les lobes.
On se retape avec joie, au terme de ce Mountain of love, une dégelée sans détours à la manière de Waramour. Hier encore je ne connaissais pas, ce soir j’en fais mon disque du moment. Il faut portant bien en finir, c’est là qu’arrive Happens et sa pop, ici aussi et on n’ira pas l’en blâmer, magnifique dans ses égratignures. Ca castagne sec, la batterie met des coups de bélier et les instruments s’unissent dans un fatras bien senti. Waramour, qui a donc pour leader ce Marceau Boré aux idées dorées, promet déjà. Nanti d’un registre sans failles, il regroupe, de plus, quatre musiciens dont les compétences touchent à l’excellence et qui, une fois réunis, donnent le meilleur d’eux-mêmes dans le souci exclusif du projet global qui du coup, en tire pléthore de bienfaits. Un disque de haute volée, qui plus est inattendu, que ce long jet éponyme délivré par Waramour, sorte de dream-team indé d’une région tourangelle fournie en projets de valeur.