Fondé en 1981, à Hambourg, par Matthias Schuster, Kirsten Klemm, Jan T. Krahn et Jürgen Weiss, Bal Paré sortit depuis une poignée d’albums dont le meilleur est ici regroupé, à l’initiative des excellents Young and Cold Records. Best of Bal Paré 1982 – 2016, remastérisé par Daniel Hallhuber au Young and Cold Studio, offre de ce fait douze titres d’une électro-pop entrainante et savoureuse, d’un cachet d’antan qu’on ne boudera pas. Dès Palais D’Amour et son duel vocal aux reflets sexués, on s’y laisse piéger. « Palais d’amour, viens faire un touuur… », glisse Kirsten. Première pépite, suivie de ce Eine Nacht im 9.Stockwerk plus cold et grondant. Entre synthétique et guitares simples, Bal Paré n’a pas son pareil pour trousser de petits hymnes liés à sa mouvance. Die Idioten, alerte, au rythme sec, vient s’y glisser. On entend, sur la compilation, des sons 80’s qui réveillent la nostalgie…et ça et là, du chant en Français bien séduisant.
Transistorpop souffle une mélodie légère, enjouée, tout aussi prenante et immédiate. Comme dit plus haut, il est aisé d’y succomber. Kriminalität est vivace et syncopé, jonché de bruits dark -auxquels s’opposent des passages plus clairs- et doté d’un chant fou. Zwei unter Milionen déroule sur des tons doux mais soutenus, à deux voix. Le vinyle de Best of Bal Paré 1982 – 2016, rouge, est de plus très beau. Überdoses Leben y place ses airs mélodieux à l’effet, une fois de plus, instantané. On prend note du côté dépouillé de l’ornement, décisif. Zwei Meter Schnee pulse en électro-pop spatiale, pas moins plaisante que le reste. Bis hier und nicht weiter fait de même, en s’appuyant sur des synthés sans gras. Ca y est c’est décidé, après écoute j’irai réexplorer les « releases » issues de chez Young And Cold. Pour l’heure, je m’entiche des compositions de Bal Paré. Eine Nacht in Palermo impose ses ritournelles, une fois de plus désossées, nappées de gimmicks malins. Gleich hinter den Städten se pare de notes lunaires, il file et s’étoile sous l’impulsion de mélopées doucereuses.
On arrive au final, on a tout écouté d’une traite et rien mis de côté. Il est bon, plus que bon, de remettre ces morceaux-là au goût du jour. On en tire du bonheur, en même temps qu’on découvre ou redécouvre les musiciens « mis en cause ». Schattenland, en ultime sucrerie signée Bal Paré, suinte elle aussi un son léger, plutôt céleste, qui passe comme une lettre à la poste. On peut faire confiance à ces structures à l’esprit large, dont Young and Cold fait de toute évidence partie, pour nous resservir à intervalles réguliers ces trésors venus du passé, comme l’est cette série estampillée Bal Paré.