Apres plus de 600 concerts en Europe, depuis 2006, Alexx and the Mooonshiners, basé à Bures Sur Yvette, sort son quatrième album qui fait suite à plusieurs années de relâche. On y trouve des reprises, à sa sauce, de tubes signés Iron Maiden, Dead Kennedys ou encore Sex Pistols. L’exercice « cover » me gave royalement mais avouons qu’ici l’amorce, qui tient en une relecture du Too Drunk To Fuck des seconds nommés, percute pas mal. Bref, ça ne sera jamais ma came. Je me plonge donc dans les compos, toutes élevées, qui débutent avec Wir Sind Nicht So Dumm et son blues-rock rugueux/stylé. Chant féminin reptilien, rageur. Jeu juste et racé, qu’est-ce tu veux d’plus Marius? Down and Out complète le truc avec patine, lui aussi, dans une matière plus soyeuse mais tout de même appuyée. On est bien lancé, c’est peut-être pas la révolution mais ça fleure la passion. Missed me frustre, trop ouaté même si bien beau. Bon, c’est l’écorché qui parle, toujours à vouloir du sale. Le morceau est bon, don’t be afraid. Never Get a Job sonne plus endiablé, il twiste et rugit sans se priver de ses belles mélopées. Pretty vacant, hommage à ces insoumis signés chez EMI, bluesifie, dans une certaine vivacité, le standard de Rotten and Co.
Bref, les reprise…heureusement Peery Furry Thingy s’en vient funker dans l’énergie, s’approchant en cela du registre des Buttshakers. He, après lui, fait retomber le rythme. Il se syncope, bien joué, encanaillé, aussi, dans ses voix. En sa fin, il s’emporte. C’est bon. I’m gonna sit right down and cry (over you) arrive, galopant. C’est dans cette option, débridée, que je trouve mon compte. La bio annonce une furieuse bluesgirl, c’est bien de ça qu’on veut. My Perfect Cousin, mazette, les Undertones!, et re-reprise!, rage assez pour rafler la mise. Il groove, ondule et se pare de superbes parties. On y entend, vraiment, la touche Alexx and the Mooonshiners. Du coup l’effort passe sans trop forcer mais fichtre, composez davantage! Vous avez pour ça toutes les qualités requises, au lieu de ça vous stylisez The trooper et si c’est hyper bien ficelé, tout ça me laisse sur ma faim. Tout en étant tout bon, très bon, d’un son qui a fait ses preuves et renvoie de la personnalité. Et puis la cover me rapelle qu’un jour, dans ma prime jeunesse, j’ai fait l’acquisition du Live after death de Dickinson et compagnie et ce soir-là, j’ai pris une belle mornifle, de celles qui font le plus grand bien.
Mais revenons à nos moutons (qui n’en sont certes pas), c’est Piggy qui clôt les réjouissances dans un blues à la fumée jazzy. Celui-ci riffe dru, allie côtés suaves et plaies sonores avec pas mal d’adresse. Il y a chez Alexx and the Mooonshiners ce savoir-faire, ce dynamisme et cet apport personnel dans la relecture des autres qui font la différence. Le blues de ces quatre-là est bonnard, il s’écoute fort et va se voir, assurément, sans déplaisir aucun. C’est d’ailleurs à la scène qu’il s’est forgé avec, à la clé, quelques retranscriptions sur sillons qui elles aussi s’avèrent être suffisamment abouties pour qu’on leur consacre de notre temps.