Satón vient de Mexico, fait dans le hardcore -ou post-hardcore/screamo, je ne sais plus et ça importe peu- sur ce ni’in qui est je crois son second tir. Sans complaisance aucune, il éructe et balourde des pavés massifs, présentés par Ver Desvanecer qui pousse une gueulante de tous les diables…puis finit par s’éclaircir, assez joliment il faut le noter. Ceci avant une nouvelle déferlante, pesante, saccadée, qui lamine l’auditoire. Decaer vient alors beugler à son tour sous l’effet, entre autres, d’une batterie qui se lâche totalement. Des riffs crus coupent l’élan, brièvement. On n’est pas là pour faire cui-cui, l’heure est à la noirceur. Le terme du morceau pose toutefois un semblant de finesse, approuvé. Il flotte, parait rechigner à s’emballer. Monocromo suit dans une tempête hardcore syncopée mais aussi alerte, qui ne laisse guère planer le doute quant aux intentions de Satón. Lequel, sans faire dans la dentelle, c’est un fait, aligne cependant les parpaings de belle facture. Les guitares rugissent, un break tempéré arrive. On le prend, il est d’ailleurs bien amené. C’est le chaos, ensuite, à teneur vaguement psyché mais dans un fatras à la Satón, donc dark et opaque.
Plus loin Olas Negras, serti de notes claires, aborde des terres plus « en lumière », de manière relative: on n’en est tout de même pas à chanter la pop. Il est rapide, dense, efficace lui aussi. Il peut être difficile, compte tenu de la frontalité de l’ep, de l’écouter sans faire un pas de côté. Del Negro De La Nada, Al Azul Del Cielo le permet sur ses premiers instants, avant de virer à l’apocalypse sonique et vocale. Sacrebleu, quelle force de frappe! Nuancée, presque jamais (quoique…) mais avec à-propos. Puissante, de manière continuelle. Gabriel Mendoza, Daniel Vega et Emilio Domínguez n’y vont pas par quatre chemins: leur discours est direct, sans équivoque. ni’in est un torrent de fureur, qomata l’achève donc dans la furia avant de, surprise, offrir une coupure bien plus climatique. On salue l’idée, qui permet de faire respirer l’ensemble. Celui-ci repart, cadencé, suite à cette brisure. Satón fait le boulot, en ayant le mérite, s’il privilégie l’impact, d’inclure ça et là quelques encarts « légers ». Ca nous donne, au final, une enfilade de six giclées qui ratatinent, sans complètement se restreindre à une approche exempte de nuances.