Déjà affublé d’un excellent Sortilèges, sorti chez Young and Cold, le duo Potochkine bien de chez nous commande ensuite un remix à Pedro Peñas Robles, homme à la Longue route (comète, aujourd’hui est de fête…) jonchée de sorties sans concessions. Le gaillard responsable d’ Unkown Pleasures Records, plutôt fan, en prépare deux et sans gêne aucune, le bougre, leur propose la sortie d’un album de remixes de l’opus en question. Et zblam, on se retrouve bien emmerdés (I beg your pardon, my lord..). Pourquoi? La réponse est simple: ce Sortilèges Dans Le Club, où grouillent des artistes de « sous les néons blafards », est de haute volée. Il rassemble huit morceaux terribles, part au galop (Les Chevaux (remix by COMMUTER)), se shoote à l’EMB mais ne roule pas en BM, bien que « traçant ». Ca, c’est pour les lascars. Sauvez-moi du chaos (remix by SDH) plonge dans le noir, te met KO, fend les ténèbres et décolle vers les cieux, vivement. Quand Pedro sort du son, c’est tout sauf du bâclé. Synthés froids, « trépidance » underground. On est pas mal, pas mal du tout oserai-je même…
J’endosse mes habits de nuit, Tandis que les chiens gueulent (remix by HIV+) me happe avec son amorce lyrique angoissante. Fichtre! C’est indus ou presque, fou, givré, mutinement féminin dans le chant. Tressautements électro, climat hanté. Je prends. Oh bordel! Mes chouchous de Maman Küsters attrapent Possédée, le…possèdent, lui confèrent leurs séquences de bâ**** (Benjamin Pavard, si tu me lis…) et voix « à la eux-mêmes ». « Viens mon amour ce soir… »: si seulement…bon bref, Sortilèges Dans Le Club séduit perversement. Préférer se taire (remix by LA MAIN) éclaircit, si on peut dire, l’horizon. Il se fait plus « lumière », mais demeure souterrain. Il est bien loin de faire dans le foin, il impose au contraire une touche plus « mid » estimable. Ses incrustes presque guillerettes le démarquent, sans l’ombre d’un doute. Pogo (remix by RADIKAL KUSS), où j’entends du dub (si si, peut-être ai-je tort cependant?), balourde un rythmer haché et incoercible. Les sons, à nouveau, mettent le bazar hors de contrôle. C’est une rafale, saccadée autant qu’emportée.
L’Intelligible (remix by HIV+, il est partout çui-là!) s’oublie dans le songe -vocal-, mais se fait tout de même trépidant. Sombre, saigné par des sons acides. Ca se décline sur près de sept minutes qui décuplent l’effet produit. Un break survient, le morceau continue ensuite à s’agiter sévère. On touche à la fin, il incombe alors à Eros (Calling Marian Remix) de finir le taf. Il s’en acquitte en m’évoquant, dans cette speederie entre étoiles et fulgurance, les Young Gods. Il quitte la route, lancé sur la voie rapide. « UPR » a encore frappé, il faut dire que le registre de haut vol de Potochkine se prête aisément aux relectures. En ce sens, Sortilèges Dans Le Club justifie son nom et revoit les morceaux de la paire dans un jet pénétrant, servi par l’agilité de ses différents intervenants.