Trio post-punk de la scène parisienne, à la source duquel se tient l’affairé chanteur/guitariste Sébastyén D. (Opium Dream Estate), joint plus tard par Aurélien Jobard (bass, keyboards, weird sounds) et Rodolphe Goujet (drums, keyboards, vocals), The Funeral Warehouse percute la cold-wave, le shoegaze, mais refuse de s’y cantonner. Son spectre est étendu, pas démesurément toutefois, et s’applique à retracer l’intensité live du trio. Hours & Days, premier opus aux dix chansons qui peuvent s’adoucir dans la souillure (Absinthe) comme, sur le début du disque, honorer Chokebore dans une pluie de décibels après un entrée en matière spatiale et plus ou moins retenue (It’s A Black-Black Miracle, magnifique et survolté, textuellement issu des merveilleux Chokebore), dévoile un panel qui ne peut déplaire…à mon sens, je le précise, chacun restant « maître » de son avis sur la chose. Toujours est-il que tout est, en l’occurrence, de valeur égale et constante. Troy Von Balthazar lui-même a aimé l’ouvrage, c’est pas rien et Stop, sur fond de cold brumeuse/cadencée à la basse Curienne, solidifie le bon départ du clan à l’appellation macabre. On trouve bon nombre de sons, ici, qui entrent en résonnance avec un esprit inobéissant.
Miles away, d’une batterie percutante et saccadée, fait parler, aussi, ses guitares. Elles envoient, greffées à un chant plus mélodique Le disque nait chez Icy Cold Records, ça aussi ça contribue à lui filer du crédit. Foudre et éclairs, passages plus « sages » cohabitent sous le toit d’une clique au jeu incandescent. Put In (For Indecisions) prend des airs dark-folk -en son début-, mais reste froid quoique serti de quelques sons clairs. On relève la qualité du tout, ça ne me surprend pas, que Long way out reproduit dans le sillage d’une ambiance en clair-obscur, modérée. De bons gros riffs font leur apparition, le rythme s’emballe. Parfait. Les guitares foudroient, encore. The Funeral Warehouse monte au créneau, b++++ la police (ah non pardon, ça c’est Saïd..) et perpétue un allant puissant, surligné par des synthés chatoyants, sur Can’t See Why. L’éventail est ouvert, on privilégie tout de même l’option offensive.
Almost there, mélodique dans son énergie, la bride sans complètement l’éteindre. Il est rude et beau, abouti. A quelques encablures de là The Wretched, sombre et massif, prend l’air. J’entends par là, se fait psyché, pop mais exalté. L’arrière-plan se fissure, on s’y attendait. Ca gronde, avec une certaine tenue. Alors In love, animé par des gimmicks fins, termine sur une note posée. La voix véhicule du ressenti, l’ornement se sépare de tout penchant rugueux. Dans son froid dominant moucheté de temps plus lumineux, ça et là mais dans l’épars, The Funeral Warehouse impose un produit fini, pas forcément innovant, ce n’est sûrement pas le but de la démarche, mais mis en exergue par des compositions achevées et sans creux notoire.