On le sait quand on aime fouiner, Wolf City aime (di)sonner. Il sort là son quatrième album, déjà. Il y parle, sans s’en réchauffer le coeur, de finance et mondialisation. Son disque, pourtant, s’adresse aux poches trouées. Ceux qui n’ont pas de thune et qui s’enrhument. Ceux, aussi, qui gigotent quand le son dézingue (ici, par exemple, le très élevé Parthenogenesis doté, si je ne m’abuse, d’un break quasi…reggae acidulé, où guitares et synthés défendent la même cause: celle du bruit et de la fureur). Pourtant, le mec débute sur un ton presque docile, lo-fi, en nous troussant A second sun rising. Voix à la Thurston Moore apaisé, trame acoustique posée, ça étonne (quoique…) mais surtout, ça passe la barre. Les synthés, déjà, s’illustrent mais n’en font pas trop. Le machin sort chez Coeur sur toi où on fait les choses comme il se doit, dans un parfum DIY pas dégueu du tout, et chez Fifthsectionrecords où ça se passe pas autrement.
Julius Caesar, bruyant, s’affine ensuite tout en livrant des embardées bluesy destroy. L’opus trouve ses sources chez Frodus ou Sonic Youth, côté son, ou encore William Gibson et Neal Stephenson s’agissant des lectures. Y’a pire, on n’en disconviendra pas. Il s’agirait d’une réédition, je ne le savais même pas. Pas que ça à faire, de me rencarder sur tout type de son. Mais j’aime, alors j’en parle. Peu importe la date, que ce soit la 34ème ressortie ou une édition péruvienne. STR, foncerie hurlante aux reflets indus et je ne sais quoi d’autre, enfonce le clou d’une parole qui a trouvé là, pour son opposition à toute forme d’atteinte, un écrin bien puissant. La mélodie, néanmoins, y a ses droits. Elle allège le chaos, les assauts soniques nourris.
La qualité veille, récurrente. The company, mélodique justement, finit par virer noisy. Les grattes raclent, visiblement le gaillard en a après quelqu’un ou plutôt, après certains. Rien de tel que le son, quand c’est comme ça, pour glavioter sur les connards. On les connait, ils nous matent de haut. De trop haut. Alors les instruments, déchainés, leur adressent un barouf bruitiste en doigt d’honneur sonique. Interessengemeinschaft fend l’espace, entièrement space, psyché et inachevé. Enfin je crois, c’est pas important t’façon. C’est que du son. Ah, oh, la fin du truc est une tuerie totale. Punk, speed, débridée, tarée et brailleuse. Vain non! Hostile takeover déboule ensuite, à peine moins frappé. Cinglantes sont les mornifles, Wolf City n’est visiblement pas venu pour cueillir des pâquerettes. C’est au monde fané et délaissé, au contraire, qu’il s’adresse. Voilà pourquoi il gueule, pourquoi il recourt à un arsenal grinçant et dénonciateur. On a justement, pour ce faire, un Police force attack qui matraque (hum..), remonté comme un rhum artisanal. Planquez-vous, « gouvernants » aux idées toxiques: Hardwired risque de faire grincer vos chicots tachés par le caviar. Crime district, d’airs avenants en cadence alerte, étaye l’édifice. Je pense à The Fall, pour le coup, et ça me déplait fort peu. On n’est pas des gueux, bande de véreux. Bon, en même temps c’est juste une K7 de son sous-terrain. Un peu sous le manteau aussi, car ce type de came ne s’écoule pas par dizaines de milliers.
Bon, Democracy se profile. Parlons-en, elle a fière allure quand elle se fait dans l’unilatéral. Le titre, lui tranche massivement dans le granit rock. « This is the end, of democracy! ». Tu m’étonnes Elton, ta parole est tuée dans l’oeuf. Surtout lorsque, uni à tes camarades, tu défiles par rangs. On te fait entrer, bien vite et sans trop de baume autour des actes, dans…le rang. « Voilà une classe qui se tient sage » (vous vous souvenez?). Casey Jones envoie tout valser, haineux, entre gueulantes et « apaisement » encore sous tension. C’est bien envoyé, de toute évidence la rancoeur est un bon support à l’effort discographique. Et comme c’est une CASSETTE, tu ne la paies que 5 euros, pareil pour le CD d’ailleurs. Cinq balles pour onze torpilles, on n’est sûrement pas dans le vol. Trop honnête pour ça, contrairement à la caste ici « mise à l’honneur. J’ai fini Bibi: trop de son ce jour, envie de lire et de flâner. A vos bourses les apaches, vous avez là tout ce qu’il faut pour cracher votre bile et vous satisfaire sur le plan sonico-verbal dédié aux trous de balle situés dans votre ligne de mire.