Indie rock band from France/Belgium/ Luxembourg, « as if the Pixies were fronted by Graham Coxon« . Mazette! Ne Tardis surtout pas, la découverte nous réserve une pleine soute de tubes indés estampillés 90’s vitaminés, aux airs de Weezer aussi. Le Weezer qui fit notre bonheur (No alibi), dans le sillage d’un 1986 (Atomic Kids) qui nous inonde de son énergie mélodique, d’une fraicheur pop-rock sertie de sons malins. C’est peu de dire que ça rend heureux, ce truc-là. Mad Men In Boxes, flanqué de touches folk/lo-fi, pose sa superbe. C’est le second effort du groupe, on s’en gave déjà comme si c’était du Côte d’Or. Il accélère, conserve son éclat mélodique fatal.
Formé par des ex-membres de Sliver, Brainwashed et Victis, Tardis grimpe, un à un mais bien vite, les échelons vers une consécration qu’il n’aura pas volée. At the arcade, d’un délicat qu’on ne peut occulter, entérine d’ailleurs l’excellence de son début d’album. Je le préfère, toutefois, quand il gicle et éclabousse. Isolation tank ne va pas forcément en ce sens, mais dégage une pureté pop, une dualité vocale de marque, qui le hissent une fois de plus très haut. Arrangements soignés, textes sensés, morceaux qu’on retient des semaines durant, si ce n’est plus, dans nos caboches charmées; ces quatre « zicos » possèdent décidément de belles vertus. 10 Frames Per Second, dans une veine électro (mais pas trop)/pop-rock qui fuse et trace, fait à son tour merveille. L’alliage des chants y est notoire, s’y greffent à nouveau des sons bien trouvés.
Quelques déhanchements plus loin Video Nasties, à l’amorce féminine charmante que joint ensuite un organe d’homme, propose une pop-folk de première main. Ragle Gumm prend le relais, doucereux sur ses premières notes. On sent néanmoins, à l’arrière, qu’il peut s’enflammer. Et c’est parti!, il vire en un délice 90’s pop aussi vivace que colérique. Joe & The Button Factory, après lui, s’emploie à préserver un niveau élevé. Pop, légèrement mélancolique, orné avec joliesse, il fait mouche et s’agite sans trop brusquer. Ah mais tout d’même, il libère les décibels. Magnifique. Il y a aussi cette pochette aux nounours, en phase avec l’enfance, qui réchauffe les coeurs. Ce French Movies Are Cinematic Guano qui détrône Blur en en reprenant, ou pas loin, les gimmicks décisifs. Un titre shooté à la vigueur, assez imparable et ça, c’est un fait récurent chez Tardis. Ignatius, découpé dans un rock saccadé à l’ombrage bienvenu, s’occupe de faire plier toute l’assemblée. Tardis est fort, sur la fin de l’effort en question il durcit le ton. Il le peut: il est bien bon, aussi, quand il met le feu. Avec panache, en faisant valoir des ritournelles quatre étoiles.
New Gods, New Stigmata les fait scintiller, encore et pour la dernière fois ici, en conclusion d’un fockin’ good record. On est choyé, Never grow up met fin…à tout processus de vieillissement. C’est un disque à la face de jeune, mais d’aujourd’hui. Son final, plutôt tranquille, se pare de beauté. On a tous capitulé, perdant 20 ans voire plus, au son de douze perles à la Tardis. Dont l’album sort chez La Face Cachée, ce qui ne fait que le renforcer et en asseoir la crédibilité. On n’a donc pas fini, ce Never grow up, de le faire tourner sur nos platines en câlinant nos doudous tout en chantant à tue-tête ses mélopées indélébiles et jamais débiles, persuasives en tous points et jamais prises en défaut.