Chez Petrol Chips, j’ai souvent trouvé du bon, impulsé par l’occupé Ray Bornéo. Avec Vestale Vestale & Ray Bornéo, lui-même donc, le gaillard concocte pour la demoiselle, aperçue archet en main chez The Chainsaw Blues Cowboys, Ada Unn ou encore EZ3kiel avant de se lancer dans une carrière solo à l’opposé de sa formation initiale, des mélodies simples sans être simplettes, assez fatales, d’obédience 80’s. Et qu’est-ce qu’y s’passe alors? Eh bien on succombe, flingué par le chant sucré et faussement naïf de Vestale Vestale. Ca se fait sans attendre, Les cailloux livre ses synthés new-wave et commence la danse tout en nous séduisant sucette à la bouche. On retombe en enfance, au son d’une Petite Apocalypse Pour Adultes Et Adolescents qui, en tant qu’adulescents, nous parle grandement. Le bazar est aussi chaleureux que glacé, dansable, heureux et nostalgique, écrit spontanément, chanté pareillement. On adore. Générique anxiolytique, tout aussi sucré dans le chant, vient après ça saloper ses mélodies d’un crachin « à la Ray ».
Ca se boit comme du p’tit lait, pour ne pas dire pire. Je tue le jour groove, syncopé, et fait vaciller ses synthés. On finit par s’amouracher de ces textes sans grandiloquence syperflue mais dotés de sens. Les soirs de pluie, de ses boucles qu’on fredonnera, dégage des airs de tube sentimental. J’adore; je le chante même, « talalala, tatatata… », en tentant péniblement de reproduire la voix de Vestale. Comme tout skeud estampillé Petrol Chips, Petite Apocalypse Pour Adultes Et Adolescents ne manque pas de plaisance. A chaque morceau, on y adhère complètement. Au milieu d’eux, au milieu…de l’opus, remet du flanc sur la table. On avale tout, le registre est de ceux qui se laissent déguster sans dommage aucun. Les garçons d’école de commerce déboule comme un bolide, en mode synth-punk. Les intéressés en prennent pour leur grade, sur du son joliment crade et entrainant. Moins de deux minutes, sans ratures ni fioritures.
Avec T’es jolie quand tu as mal, on fricote avec l’indus. Puis le rendu se fait…se fait…irrésistible, dur à classer, amusant dans le verbe, arrosé par des sons déviants tout en « loopings » vertigineux. De Retour de croisière, on mêle les chants. On s’encanaille, on s’ensexe (je viens de l’inventer). L’effet reste le même, optimal donc. Sacré Ray, il n’aura jamais foiré. Associé à Vestale Vestale, il nous régale. Amour chevalin, élégamment mortuaire, poétique dans ses mots tueurs, achève de caractériser l’alliage de ces deux êtres qui se sont bien trouvés. « Que vas-tu faaaaire? », interroge vestale sur le titre en question. Finir d’écouter, pardi, quand bien même L’Eau est froide. Psyché et vaporeux, comme paresseux, voilà un dernier effort qui termine dignement, à l’instar de tout ce qui a pu le précéder.
On tient là, au bout du bout, une Petite Apocalypse Pour Adultes Et Adolescents source de plaisir, auditif, qui plus est régulière en impact. Entre un homme qui s’y entend, continuellement, et une compagne de jeu qui s’extirpe avec mérite de son domaine de prédilection, l’entente est audible et le répertoire créé accrocheur, minimal et grinçant comme il peut, sous le joug ses vocaux, se faire caressant. Excellente fournée donc, à mettre à l’actif de Vestale Vestale & Ray Bornéo qu’on espère voir, à l’avenir, réitérer ce type de collaboration sur un format du même genre.