Damned, j’étais passé à côté!! Comment ai-je pu? Le nouveau Bryan’s Magic Tears, magique et sonique, rêveur et ensorcelant, porteur de dix titres qui vont te hanter jusqu’à ce que, la trogne remplie d’étoiles 90’s, tu y succombes sans résistance aucune. Vaacum sealed donc, qui délivre d’entrée de jeu un superbe Greetings from Space Boys aux guitares guerrières sur lit de batterie massive. Une giclée shoegaze déjà « magic », qui m’arracherait presque quelques larmes et me renvoie sans rémission à ma prime jeunesse, désormais éloignée et pourtant, en l’occurrence, si proche. My Bloody Valentine, Ride, Jesus and Mary Chain hantaient alors nos lecteurs, aux côtés des Breeders, des Pixies et autres Sonic Youth. Je résume bien entendu, et quid de ces BRYAN’S MAGIC TEARS alors? Ils s’offrent le luxe, bluffants, de convoquer ici toutes les qualités des formations précitées. Mélodies à tomber, rêverie gorgée de diableries noisy, perfection d’élans pop piquants (No excuses, p+++++ quelle pépite!). Des guitares à la Shields, charmeuses dans leurs sonisme. Un panel parfaitement troussé, et maîtrisé, qui devrait sauf cataclysme porter le quintette aux cimes du créneau qui est le sien.
Il a, d’abord et en toute logique, la reconnaissance du Born Bad de JB Guillot et ça, c’est loin de n’être rien. Il a, en surplus, toutes les qualités requises à aller faire la nique aux grands, qu’il talonne méchamment. Sad toys pourrait, sans forcer, faire verdir les frères Reid. Sacrebleu, c’est plus des bleus ceux-là! Excellents sur scène itou, ils pondent là un opus qu’il sera difficile d’égaler. Et que Pictures of you, dans une vapeur shoegaze que fend le chant de Benjamin Dupont, s’en vient nacrer en se laissant soulever par une lente envolée. Orion’s gate arrival, dans la foulée et sur une courte durée, instaurant une transition instrumentale brève, qu’on aurait apprécié de voir s’étendre un peu plus. Mais ce n’est rien car tout, sur Vaacum Sealed, concourt à le faire aimer sur la durée.
Le suit Tuesdays (bye Molly), flamboyant mélodiquement, gorgé de sons à la MBV. Une sucrerie qui pique sous la langue, qui fond dans la bouche et étincèle quand ses voix se font douces. J’aime à un point que je ne peux décrire, derrière personne n’est d’ailleurs en reste: chacun assure sa partie avec assurance, dans un ensemble qui tutoie l’excellence, que dis-je, l’outrepasse régulièrement. Ce que fait Isolation, d’une pop flemmarde et espiègle, jamais trop rangée mais tellement brillante. JAMC, époque Honey’s dead, me revient alors en tête. C’est dire la valeur de Vaacum Sealed, futur standard d’ores et déjà cité en référence dans les plus belles colonnes. Always, trésor pop d’une finesse à faire briller les yeux, le faisant derechef reluire. Le chant à deux, merveilleux, soulignant la magnificence de l’effort. Je n’aime plus, à ce point-là j’adule. Vaacum Sealed est mon nectar, ma substance, mon antidote au mal-être, ma source dreamy-shoegaze de prédilection.
Incipit, à l’avant-dernière place d’un opus de classe, semble se répéter, à l’envi…mais sa durée réduite laisse vite place à l’immense Superlava. Soubresauts dans le rythme, guitares, encore, sème-bonheur. Ornement céleste, notes sublimes. Chant vaporeux, secousses façon Nowhere d’un certain…Ride. En vagues. A l’écoute ne me viennent, le fait est éloquent, nombre de noms qui auront marqué leur époque. Affublé d’un tel album, BRYAN’S MAGIC TEARS pourrait bien, devrait même, lui aussi, laisser son empreinte, ses plaies sonores splendides, de façon durable, dans le paysage musical d’ici et d’ailleurs. Ce Superlava s’étire jusqu’aux portes des dix minutes, orageux et impétueux, pour déposer ses pères très au dessus du lot. Dans ces recoins réservés à ceux qui ne laissent rien, si ce n’est des miettes très éparses, à toute forme de médiocrité. Superbe disque.