Sandbox? Ca vaut pas l’coup, c’est des boomers. Des boomers encore…OK et au point, qui à deux et en mode « Proroots » (oui oui, vous voyez voyons! Le nouveau logiciel d’enregistrement « vrai et sans entourloupe ») se permettent de ficeler un Capucine Street à écouter à tous les coins de rue. Pierre « Choumy » Chaissac et Jérôme Barthez, les deux vieux plus doués qu’une armée de jeunes au nez qui coule, s’appuient sur leur expérience, leur savoir-faire et leur éclectisme pop-rock pour, en toute décontraction et en prenant -un peu trop- leur temps, nous servir une pleine truelle de « tubinets » indés. Capté dans le salon de Choumy, dans l’économie de moyens, Capucine Street laisse ses mélodies nous éclater à la tronche. Folk, pop, bourrées noisy, americana à leur sauce, rien n’échappe à leur dextérité. Hey buddy lance un folk batailleur, lo-fi, sans manières et exemplaire. On est déjà dans le vrai, sans se prendre le chou plus que ça les deux mecs se hissent à un « level » qui les crédite « direct. Ever so pretty, mignon comme tout, alerte et pop jusqu’au bout de ses mélopées, bourru et avenant parce que chez Sandbox, on aime taper dans les deux options, en remet une louche. Capucine Street est plutôt 90’s, toujours fringant, continuellement excellent. Le refrain, répété, gagne les cœurs.
Miracles and unicorns, en unissant les voix, persuade tout autant. Beauté et vivacité, simplicité décisive, synonyme de rendu chatoyant, obligent le globe à se mouvoir. On secoue la trogne, histoire de marquer notre approbation. A turd in the sand folke sans fauter, entérine la cohérence d’un projet qui n’a guère besoin de forcer le trait pour plaire et briller. Suit Softly, dans une ouate pop-folk que son décor, et ses chants, contraignent à étinceler. Et puis c’est trop bon Zébulon, puisque Not young like you nous pique à l’électricité indé dont on raffole grave. Je l’attendais, cette température rock sans faux semblant, après une remorque de réussites plus « sages ». Tremblez jeunots, vous allez en prendre plein l’bécot! Même si A very last thrilll carillonne joliment, posément…quoique; vite, il hausse le rythme. C’est une enfilade de perles, déterrées d’une route longue comme un solo de Jay Mascis, ou pas loin, que dégorge Sandbox. Gold star for robot boy y remet du piment pop-rock, en à peine deux minutes. C’est l’harissa dans l’kébab (Punktum, le jour où tu te retrouve en rade de phrases pompeuses, tu peux la prendre celle-là…), la samouraï dans l’tacos. Bref, ça mordille comme il se doit et on s’en lèche les doigts.
Bon, les gars sont pas non plus des forcenés alors en même pas dix plages, neuf pour être précis, ils plient l’affaire. C’est The unknown girl, à la trame pop ombragée et à nouveau bien parée, qui fait péter le clap de fin. Sandbox, drivé par deux tontons qui se foutent des biffetons, DIY et d’un talent que leurs réalisations font éclore sans un gramme de chlore, signe un Capucine Street bien trop bon pour qu’on vienne leur chercher des crosses. Un disque conçu à la casbah, dans un délié qui souvent, chez les « oldies », amènent ceux-ci à se surpasser sans avoir l’air de se démener plus que ça. On valide, ça va de soi, ce premier LP de Sandbox bien moins foutraque qu’il n’y parait, élu par une suite de chansons à fredonner « with a smile on your face », bienheureux d’auditionner un effort maison de la plus belle des étoffes.