Formé par les membres d’un collectif artistique toulousain appelé Collectif Métieràtisser, Boost 3000 rassemble Marion Josserand (chant / orgue / piano / synthétiseur / violon), Kévin Colin (chant / guitare), Valentin Lafon (guitare / chant), Antonin Dupety (basse / guitare), et Arnaud Sontag (batterie). Unis par le désir de jouer une pop accrocheuse, joyeuse et délicate mais également tordue, un peu, les cinq acolytes lui donnent forme sur Quel album, premier jet sur lit de textes naïfs -volontairement, à n’en pas douter et ça a son charme…- et mélodies poppy, donc, qu’ils se plaisent à sertir au gré de leurs idées. Sept morceaux joueurs, lancés par ce Chiens et chats pas si poli que son intitulé pourrait le laisser supposer. Il se montre appuyé, chatoyant aussi, mélodique et bien décoré. Dans une certaine simplicité, il conjugue voix douce et bordures plus ébréchées. Féminin et masculin se télescopent ou plutôt, se complètent. On change de braquet, sans trop faire le kéké mais avec pas mal d’ « abruptitude ». Et pif paf pouf!, on se démarque. Entre chats et chiens, dans une douce espièglerie donc. Bonjour Madame suit, rythmé, propre mais aussi grondant. Le registre vrombit en restant avenant, plaisant. De plus en plus, même, au fil de son déroulé. On dirait Diabologum, à ses débuts, parfois. Et c’est ça qu’est bon!
Est-ce que tu, basse groovy en poche, sautille amicalement. Il n’est pas bien difficile, quand défilent les morceaux, de se laisser aller à leurs sonorités, bien choisies, et à leur ritournelles bien mises qui n’hésitent toutefois pas à faire des loopings. Ils font leur Cinéma, acidulé, entrainant, qu’ils salissent de riffs sales en opposition avec des mélopées pas trop salopées. Il y a de la joie, de l’euphorie, dans le job de Boost 3000. Il m’ennuie, sur l’amorce de La fenêtre. Trop sage. Ca s’anime néanmoins et là, je dis oui et dodeline de la tête. Mais je les préfère canaillous, ces toulousains foufous. Pluie, calme, piano-voix et dualité dans les chants, finaud, me laisse sur ma faim. Faites les fous bordel! Pardon…je jure mais que voulez-vous, j’aime un peu trop la salissure. Celle que j’attends vainement me dis-je, quand se pointe le terminal Dinde turque. Mais il est beau, attachant au possible aussi. Il mord sans méchanceté, se décore avec trois fois rien. Au final, au bout du compte, on adhère au moment de la der. Belles guitares, sans manières. Chaloupes et versatilité sans complexité. Répertoire libre, pop mais aventureux, au terme quasi noisy. Mon attente est récompensée!
Photo Julia Henderson.
Bon ben ça l’fait, Hyppolite (je ne sais pas pourquoi, ç’aurait pu être Casimir…). Je me surprends à rejouer Quel album, à espérer que la clique passe dans mon coin. Ca doit êt’ cool à voir, en live. J’en mettrais mon billet que ça dévie plus franchement, encore, que sur l’opus. Mais sur support, c’est largement assez charmant pour qu’on y consacre du temps. Ca a l’air innocent, c’est trompeur car la déviance est bien présente. On va pas s’en plaindre, c’est souvent dans les méandres qu’on dégote les meilleures oeuvres. Boost 3000 débute en balourdant moults atouts, au sein d’un univers pop attrayant. Et puis Pop Supérette Records, allié à Another Record, ça a d’l’allure non? Merci aux deux, on se tape avec Boost 3000 et ses doux délires une surprise à noter dans les carnets, issue d’une ville où siègent de nombreux groupes fortement intéressants.