Yoko ? Oh No ! Ils sont de retour…après un Super Forty Five Tour (avril 2019), EP de début plutôt bien balancé. Cette fois, le trio from Bordeaux nous les brise -humour- sur un format album où dix titres punk-rock dans l’énergie, le plus souvent, s’en viennent contester et « sociéter » avec vigueur et sans repousser la mélodie qui charme. John Lemon (guitar) et Stone (bass / lead vocal), alliés à Tim qui martèle les futs, ont de plus la bonne idée de varier les ambiances, les cadences aussi, jusqu’à outrepasser la cadre de ce punk-rock parfois si basique et immuable. Si Intro, tout en choeurs et notes fines, en voix délicates, trompe son monde, Sylvia investit ensuite une pop-punk gicleuse et rapide.
Joliesse poppy, jus punk et motifs bien choisis s’accordent, pour un rendu de qualité. Out of question, entre riffs balourds et basse qui galope, speede et déboite mais, comme le groupe s’y adonne régulièrement, accueille avec joie des mélodies soignées, un brin 60’s dans le ton. D’un niveau estimable, le morceau cimente un début abouti. Alone, d’un début sensible, chanté à plusieurs, mue après ça en une cavalcade pop alerte. Des choeurs la sucrent et l’encanaillent; Yoko ? Oh No ! parvient à nouveau à persuader ses fans, de même que les « moins convertis » qui douteraient encore de ses capacités.
To the one, plus directement punk, suit sans faiblir. Don’t trust, plus rapide encore, impose son ardence sans regarder dans le rétro. Ah, tout de même. Il se nuance, brièvement, avant que des riffs et sons à l’unisson ne relancent la machine. Cabaret sauvage, funky et électro, groove dangereusement. Il tranche, et on s’en réjouit, avec le reste et illustre bien l’approche de Yoko ? Oh No ! : ne pas se figer, explorer, mêler les genres et époques. Last waltz, entre velours vocal et montées mesurées, va en ce sens. En sa fin, il hausse le ton sans prévenir. On a face à nous, à nouveau, des sons simples et plaisants. Shame, urgent, taloche un rock offensif. Yoko ? Oh No !, en plus de jouer sans faillir, frappe et vise juste. Tattoos & Chlamydias aligne les bons « tracks », prend fin dans un bouillon sauvage que des nappes d’orgue, sauf erreur de ma part et c’est loin d’être inconcevable, embellissent.
Les riffs griffent: Delly, la compo chargée de finir, le fait selon la même aisance que ce qui a pu précéder. Yoko ? Oh No !, à l’occasion de ce premier jet prolongé, assure et rejoint avec sûreté une scène bordelaise florissante. Le job est bien ficelé, l’écueil du « tout pareil » franchi avec une belle dose d’imagination. Bien moins basique qu’il pourrait le laisser présager, tant dans le texte que dans la création sonore, le projet, qui ne date que du début 2018, suscite l’envie de le suivre dans la suite de ses pérégrinations, impulsées par ce skeud d’une bonne tenue jamais prise en défaut.