Italien, Pulsar Ensemble en vient avec Bizarre City à son second album, après OddSquare sorti lui en mars 2018. Qualifié de post-rock, post-jazz, ambient et psychédélique sous couvert d’une belle énergie qui vient faire pulser l’ensemble, le clan surprend. A l’écoute c’est bien ça, les genres cités sont de mise. C’est même bien plus et la fougue des rares morceaux chantés, dont un Flipper entre rock, cosmisme et électro bien frontale, contribue à solidifier l’opus. Le patchwork est étourdissant, sacrément tripant aussi. The Times of the Mountains sème déjà le trouble, ondulant, léger mais vivace. L’imagination sonore du quintette, ses ambiances entre spatialité et coups de semonce, entre sérénité et moments d’emportement, captivent sur la durée. Breaks jazzy, trouées psyché, électro libre, plages sans chaines ni limites assurent par ailleurs l’identité de Pulsar Ensemble. Sur ce premier titre un chant volant, dépaysant, ajoute à l’effet de déracinement. Puis Timelapse, virée céleste quasi tribale, dans une électro nébuleuse, propose un deuxième buvard. Ici la drogue, saine, est sonique et enivrante. De manière régulière, on décolle pour ensuite se voir balloter par les divagations de ce Bizarre City décidément singulier. Donc digne d’intérêt, ça va sans dire.
Avec Temel&Toplum, Filippo Sala (drums, vibraphone, synth, voice), Jacopo Biffi (synth, el. bass, live electronics, el. guitar, voice), Luca Mazzola (drums, el. bass, synth, voice), Stefano Grasso (vibraphone, drums, synth, el. guitar) et Sebastiano Ruggeri (drums, synth, vibraphone, spd) font dans le céleste le plus total, qu’ils émaillent toutefois d’un groove malin. L’ennui, ici, n’a aucune prise. La diversité du disque l’élève. Clouds, bien nommé, initie un voyage à nouveau brumeux, dans les cieux, court mais marquant. A sa suite Bizarre Secret, à l’amorce posée, se fait jazz dans l’étoffe. Soudainement, des riffs tranchants et syncopes rythmiques le découpent. La magie opère, on est là dans un milieu versatile, imprévisible, qui à chaque morceau induit des sensations fortes. Pulsar Ensemble est une découverte notable, Waiting pose le jeu au gré de ses sonorités d’abord tranquilles, joueuses. Puis il convulse, s’épaissit, aussi massif que cosmique. On n’a pas fini, dans cette Bizarre City, de se faire bouger. Avec jubilation.
Photo Francesco Roncoli.
C’est justement ce que fait Fine Final, à l’électro du bout du monde. Il étend le champ d’action de Pulsar Ensemble, en même temps il en assied les contours saisissants. Le privilège du scribe rock, souvent, est de recevoir des galettes à part, véritables régalades sonores. C’est le cas avec Bizarre City, le morceau s’embarque alors dans un sentier où psyché, voix susurrée, touches tribales et rythmes fous sur lit de sons de là-haut enfantent un résultat génial. Avec le Sensation_2 terminal qui louvoie et perce l’azur de manière leste et déviante, doté de chants furieux se donnant la réplique, on met fin à l’aventure en restant perché, sous l’emprise d’un disque unique et constamment passionnant.