Wouhou!!!, me suis-je écrié à l’annonce de l’album des rouennais bien doués de We Hate You Please Die. Avec impatience, j’ai alors attendu la date idéale pour écrire à son sujet, m’y essayant finalement la veille de la sortie de l’objet. Douze titres où le quatuor dingo balourde du lalala (Epiphany), fait mousser une énergie omniprésente à laquelle, toutefois, il donne là des tendances semble t-il plus étendues que par le passé. Ceci en restant lui-même, personne n’osera d’ailleurs le mettre en doute, tout en continuant à pétarader allègrement. C’est Exhausted + ADHD, au début feutré, qui vire bien vite en bondieuserie speedée pour ouvrir la marche, à grand coups de chants unis et de choeurs sucrés sur tempo échevelé. On breake, on est là dans une recette maison que le temps à d’ores et déjà certifiée. On reconnait, aux premiers instants, la patte We Hate You Please Die. Nous en sommes bienheureux, nous aimons ses salves saignantes et mélopées salopées. Barney, pas plus sage, trace et hurle. Il groove aussi, à toute vitesse.
On trouve, dans ce joyeux foutoir, des traces de tout: garage, indé, bribes surf débraillées, mélodies poppy pas trop polies. Ardent et foufou, We Hate You Please Die reprend le fil d’une discographie fulminante. Epiphany, nommé plus haut, complète l’opus en jouant sur les tonalités vocales. Basse grasse, unisson polisson. Ca part à l’offensive, sans trop regarder dans l’rétro. On claque des airs doucereux, ça et là, qui embellissent les chansons. Vanishing Patience en fait étalage, en son début surtout. Puis la furie, entre frontal et traits plus fins, reprend ses droits. Coca collapse, enivrante pépite à l’arrache et qui arrache, amène un surplus de vigueur qu’on ne pourrait qualifier de contrôlée. Court, le morceau est par conséquent sans nuances réelles et ça sied bien, là aussi, à nos amis de Normandie.
DSM-VI, maladif (facile…), se poste entre Pixies et Black Lips. Enfin je crois. Il place des encarts pesants, des choeurs qui flottent. Une voix de fille, charmante, surgit dans le bruit. A la fin, le boucan s’en vient boucler l’effort. On repart pied au plancher quand se pointe Paula, dont le traçage en règle se fend d’encarts vocalement crooner, ou presque, et réinstaure ces choeurs bien bellots. Les guitares et la rythmique s’offrent ensuite une échappée cinglée des plus enthousiasmante. Otterlove, plus poppy mais dans l’urgence, nous fait à son tour du gringue. On va craquer, si ce n’est déjà fait. We Love You Please Live, a t-on envie de lancer à la clique. Balaise comme un JC Satan, celle-ci cartonne sévère. Luggage, à la folie punky galopante, n’est visiblement pas venu pour calmer le jeu. Tant mieux, on adore WHYPD quand il fait le cinglé. Il excelle dans le frappé, dissémine avec brio des touches moins vives. Terminal, au moment d’en venir à la dizaine de bombinettes indé, retombe même complètement. Il est fin, posé, un brin psyché.
Photo Charlotte Romer.
Allez, c’est reparti sans prévenir qui que ce soit. Les filles et garçons jouent ensuite, dans les chants, aux B 52’s (Exorcise). Mais attention, dans cette fantaisie on met du déluge. Et des mélodies, pas dégueu du tout. Vain non!, comme dit par chez nous. La performance vaut bien d’être soulignée. C’est déjà la fin, Can’t Wait To Be Fine est passé à la vitesse d’une météorite. Le titre éponyme, chatoyant et affolé, changeant sur le plan rythmique, achève ceux qui auraient eu l’idée, saugrenue, de se dire que We Hate You Please Die laissait à désirer. Avec ce disque il nous refait au contraire le tour, comme à chaque sortie, de l’album mastoc. Lequel sort chez Howlin’Banana, Le Cèpe et Kids are lo-fi, comme pour en affirmer les traits ouvertement indés.
Bandcamp WHYPD / Bandcamp Howlin’ Banana / Bandcamp Le Cèpe / Bandcamp Kids are lo-fi