Déjà positivement critiqué, ici, pour son « Debuts » (janvier 2020), Pop Crimes nous fait le plaisir d’un 45 tours où sa pop griffue, pour le coup ensoleillée, touche à nouveau la cible. Une ode à la lune et à l’univers, à la découverte et aux choses non connues, mais également à la poésie, aux rêves et à l’immatériel. Deux chansons qui, à l’amorce de l’été, trouveront aisément leur place dans les lecteurs des indés addicts et projetteront leur rayons, lumineux, dans les chaumières de ces derniers. L’objet sort, de plus, chez Howlin’ Banana et Safe in the Rain Records, ce qui a pour effet d’en asseoir la crédibilité. Mais assez palabré, la galette ne demande qu’à être enfournée, passée au saphir et Up to the moon, lo-fi dans l’esprit, délivre une ritournelle charmeuse. Chant nonchalant, donc attachant, ornement réduit et bien choisi. Tons doux et légèrement ombragés. Un titre aérien, amicalement acidulé, dont le mitan se pare d’atours un peu plus noisy. Up to the moon, donc, qui quelque part nous y emmène (dans la lune). Et ça fait du bien, dans le même temps ça met du baume au choeur et sans excès aucun, Pop Crimes commet un premier « méfait » aux nombreux bienfaits.
Nullement étonné, on pourrait faire la fine bouche, se dire que deux morceaux, c’est peu. Mais c’est déjà beaucoup, et puis soyons clairs: mieux vaut peu, et de qualité constante, que beaucoup et inégal. Chez Pop Crimes, on ne connait d’ailleurs pas. Tout est à prendre, rien à jeter. There were smiles, de sa mélopée à la Teenage Fan Club, valide donc en toute logique l’excellente tenue du bien beau vinyle dont la pochette a été conçue par Melvin Ghandour alors qu’ Étienne Colin s’est chargé de le masteriser. De la bonne ouvrage, qui sur cet ultime salve fait gicler ses guitares de manière un peu plus crue. Il y a des airs, sur ce terme, de Pains of Being Pure at Heart. C’est pas rien évidemment, dans les motifs on croirait même entendre, de loin, ces petits sons discrets qui naguère firent les beaux jours d’un My Bloody Valentine. Si le terrain, en l’occurrence, est plus pop, l’impact est quasi-similaire et ça n’est pas pour nous déplaire.
On approuve donc, cela va sans dire, ce Up to the moon qui sacre le savoir-faire de Pop Crimes. Entre quiétude de juin, coins d’obscurité amicale et poppisme de toute beauté, le quatuor sème du bonheur et continue à assurer ses arrières, ayant désormais à son actif un petit arsenal de compositions dont aucune ne flanche. On attend, alors que les scènes d’ici et d’ailleurs réouvrent lentement leurs portes, de les voir interprétées live, histoire d’en tirer profit de visu avec à la clé, de manière certaine, une jolie dose de félicité auditive. Avec, ça et là, des choeurs du poids d’une plume qui ajoutent à la séduction engendrée par Pop Crimes.
Bandcamp Pop Crimes / Bandcamp Howlin’ Banana Records / Bandcamp Safe in the Rain Records