Hugo Riché vient de Perpignan (Hushpuppies, The Limiñanas…ça ira?), il est abrité par Flippin’ Freaks. Premier bon point. Il nous refile un album, Le chevalier gris, parfois dark, en d’autres temps Darc, qui débute comme si le mythique Daniel croisait le fer avec…les Limiñanas (Incendie, après une intro foutraque qui préfigure un opus éclaté). Ah j’oubliais, il appelle ce bordel « Le chevalier gris ». Je l’ai déjà dit, je suis perdu. Je te dis pas la chevauchée…! Entrée, chargé d’introduire son univers, passe par tous les états. Trituré, syncopé, sombre, ensuite presque symphonique. Quel merdier! Il sent pourtant musicalement bon, L’Incendie cité en début d’article crédite immédiatement son auteur.
Psyché, vicié, céleste et sonique. Textuellement, on s’écarte du tout rangé. Clairement. Et c’est bon. Mal aux poux, s’il fait d’abord croire à un déroulé percutant, s’envole. Doux, songeur. Evocateur. Avec trois fois rien, Riché, qui se fait produire par le prolifique TH da Freak, engendre un effet maximal. Penis Qui Glisse, moite, suinte une cold-pop susurrée. A force d’écoutes, Le chevalier gris finira par nous griser. Napoléon, barré, indéfini, l’emmène hors-cadre. Comme si la déviance, ici, n’était que trop peu fréquente. Tu parles…
Verre à moitié vide, Darcien dans le chant, file une belle finesse. Hugo Riché, dans ses arrangements, lie idées -lumineuses- et simplicité. Ca fonctionne. Waiting in the train, direct et quasi pop-punk, ajoute à l’impact que provoque l’ouvrage. En une minute quinze, il impose son efficience. Casino, obscur, noisy, le relaie en se montrant aussi probant. Ses guitares bavassent, sa cadence bastonne. Impeccable. Chez Flippin’ Freaks, il est rare, il est même inconcevable, qu’on édite des disques sans relief. Tout doucement, lui aussi bruyant, saccadé, trace et fait un boucan réjouissant. De bons gros riffs le bordent. Le discours est sexuel, lo-fi…et dénudé. Normal. Riché arpente ensuite le Boulevard. Lancinant, beau et salace. Il finit, comme le reste, par rester en tête.
Photo Héléna Prats.
On se fade ensuite un essai folk/lo-fi écorché, nommé Avec Ma Veste En Jean. Aussi tranquille que souillé, il ouvre la voie à une fin d’album…dénuée de sens réel. Quoique…
En effet Clôture, sur une durée inférieure à la minute, imite Entrée dans ses penchants désordonnés. Manière pour Hugo Riché, après avoir mis un semblant d’ordre -captivant-, dans Le chevalier gris, de s’emberlificoter dans un dédale déroutant, qui brouille les pistes et fait suite, et donc fin, à une série de morceaux aux influences digérées, passées au filtre d’une approche toute personnelle. Et, il importe de le dire, porteuse et accrocheuse du début à la fin du recueil instauré.