Rennais, Dead. affiche déjà, au compteur, trois ep et un album. On y trouve, pas mal ficelé du tout, un bouillon de goût, dark, entre cold-wave, indus et trainées noise. Le trio, avec ce Dreams sorti, à la base, en septembre 2019, affuble celui-ci de trois titres supplémentaires et le ressort donc chez Icy Cold Records, où l’on trouve un lot conséquent de formations cold performantes. On ne tarde pas, avec Ice sky, à pénétrer en terres souterraines, bien cold, qu’un chant pas plus ensoleillé souligne à l’unisson avec une instrumentation sortie du tunnel qui grésille et s’insinue sans difficultés dans nos esprits viciés.
J’aime déjà, beaucoup. C’est ma came, saine et sonore. Puis ça vient d’une ville-vivier de référence, dans laquelle abondent les projets attirants. Dream, entre saccades électro-cold et voix plus claire, se déploie lascivement et par vagues, convulsives. Incoercible. Du bon, une fois de plus, à mettre à l’actif de Dead.. On ne s’arrête d’ailleurs pas en si bon chemin: Shine, tel un standard shoegaze des 90’s, lâche sa brume sonore. Il est, dans le même temps, vocalement sensible et un brin céleste dans son écorce. Son pouls accélère, décélère ensuite. Bien vu.
Dead. sert des titres élevés, inspirés et aucunement lassants. On entendrait de loin, par moments, les Mary Chain pour les plans noisy au ralenti, ou encore APTBS pour le bruit underground noisy, dans ce que font les Bretons. Disappear, avec ses basses bien en chair et ses guitares saignantes, au crachin à vif, confirme. Les vocaux, ici aussi, susurrent, flirtent avec le crooner des sphères underground. Des nappes de clavier s’élèvent, un orage bruitiste leur fait suite ou plutôt, s’y associe. Dead. est habile, Dead. aime le sombre mais ne fait pas que ça…ou pratiquement. En termes de titres bonus Far away, traversé par des bruits stridents, par des tons réfrigérés, entérine à lui seul la ressortie de l’ep. Même sans voix, il est de choix. On en vient à ce moment aux reprises, la première des deux se nomme Side Effects et concerne FTR, parisiens de mouvance similaire.
Photo Oskar Szramka.
On y retrouve, avec délices, cadence appuyée, noirceur et voix comme noyée. Une réussite, en plus d’un bon choix de « cover ». Quant à la seconde, chargée de conclure Dreams-Extended, elle a pour nom Television Fairy Tales et s’applique à Saintes, également francilien. Sa durée augmente ici considérablement, le ton se fait plus « brumeux » mais c’est pour mieux, à l’issue, s’adonner à une longue souillure noisy, aux saccades électroïdes folles. En plus de faire revivre un EP abouti, Dead. l’étend avec à propos. Rien de tel pour justifier, dans la foulée de parutions précédentes à cocher elles aussi sur le carnet d’écoutes, l’appartenance du clan à la structure Icy Cold.